vendredi 14 septembre 2007

Un panorama incomplet



L’art de l’an mil
en Europe

Liana Castelfranchi Vegas
Thalia éditions, 230 p., notes, biblio., 90 e,
ISBN 2-35278-009-8.
A près de cent euros, ce superbe album n’est pas un de ces livres que l’on achète à la légère pour le feuilleter distraitement. Il se mérite comme un verre d’eau fraîche après une longue marche au soleil. Conçu par une équipe d’universitaires italiens, français, britannique et catalan, les monographies qui le composent ne cherchent pas à offrir un panorama complet de l’art en Europe autour de l’an mil mais à mettre en valeur quelques régions représentatives. C’est le principal reproche que le lecteur averti puisse faire à cet ouvrage. Le titre est trompeur. L’on s’attend à y trouver, par exemple, l’art celtique ou byzantin, mais cette attente sera déçue par une conception bien rétrécie de l’Europe. Version française d’un livre d’art italien publié en 2000 (et non en 1997 comme indiqué dans les pages de titre de l’édition française), il s’attache à présenter quelques régions représentatives de l’art de l’Europe occidentale. Des spécialistes reconnus nous initient à l’art dans le saint Empire à travers quelques exemples très réussis, à la production dans le royaume de France, l’Angleterre méridionale, en Flandre ou dans l’Espagne chrétienne. Le lecteur amateur d’art sera séduit par la qualité des photographies, de la gravure et de l’impression. La jaquette française est bien plus belle que celle de l’édition originale. En revanche, la typographie aurait mérité un peu plus d’attention. Un œil expert relève des veuves et des blancs pas toujours orthodoxes ou même carrément fautifs tout comme des capitales accentuées absentes. Plus grave, dans le texte on relève une référence à des pages inexistantes, ce qui témoigne d’une lecture éditoriale défaillante. Un bon correcteur se serait révélé utile dans un livre de cette qualité. Ce genre d’économies de bout de chandelles permet de trouver à deux lignes d’intervalle le nom d’Otton Ier selon deux présentations typographiques différentes ou des capitales à des mots qui ne les méritent pas. Le malheureux qui a son nom aux pages de titre pour les fonctions de réécriture et de correction a besoin pour le moins d’un bon stage de mise à niveau. Quoi qu’en disent les esprits chagrins, les possesseurs de ce bel album verront surtout un livre d’art superbe aux illustrations magnifiques qui rend justice à une période mal considérée de notre histoire.

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