mardi 30 décembre 2008

Comprendre l'escroquerie Madoff

Pour nos visiteurs hispanophones, le mécanisme de l'escroquerie Madoff expliqué en quelques mots simples à la télévision espagnole. Brillant.


lundi 29 décembre 2008

Santiago Carrillo, tueur de communistes

Santiago Carrillo, le seul criminel contre l'Humanité encore en liberté en Europe.

L'immonde petit Staline espagnol, Santiago Carrillo, qui pontifie à la télévision gouvernementale, sur les ondes de la SER et dans les colonnes de El Pais (le quotidien préféré de Diane Cambon selon Carlos Semprún Maura) en donnant des leçons d'éthique politique, vient de révéler un autre de ses visages : celui de tueur de ses propres camarades.

Selon Periodista Digital, le journaliste Antonio Rubio a mis la main sur le rapport de cent pages écrit en 1955 par le dirigeant communiste espagnol Francisco Abad dans lequel les crimes de Carrillo sont dénoncés aux autorités soviétiques. Il lui a été remis par la fille de l'auteur, une militante communiste de longue date.

Le sanguinaire Carrillo, déjà connu pour avoir fait assassiner des civils (dont des femmes et des enfants) à Paracuellos del Jarama, a non seulement dénoncé à la police franquiste les camarades qui franchissaient la frontière pour rejoindre les fronts de la résistance intérieure, mais il a envoyé des équipes de tueurs (Antonio [José Gros], Sebastián [Félix Pérez] et Partebocas [Ricardo Navacerrada]), pour faire disparaître les chefs locaux que la Guardia civil n'arrivait pas à capturer, comme Pepito (aussi connu comme El Gafas).

Interrogé par téléphone sur ce rapport, dont l'original est dans les archives du PCUS à Moscou, Santiago Carrillo a affirmé qu'il s'agissait d'un montage destiné à le détruire et a refusé de l'examiner.

Alors Diane, c'est peut-être un peu trop hot pour les lecteurs du Figaro ?

dimanche 28 décembre 2008

Les éditeurs aveuglés par le profit

Cet ouvrage dont la publication était prévue pour le 3 février prochain ne sera pas publié.

Les éditeurs français sont souvent accusés de manquer de sérieux au moment de lire les manuscrits qui leur sont confiés. Le plus souvent, cette négligence s'explique par un manque chronique de moyens.

Les éditeurs américains, que nous citons souvent en exemple, ne sont hélas pas exempts de ce reproche. C'est l'appât du gain qui les motive. Comme le souligne Gabriel Sherman dans un superbe article publié par The New Republic, les histoires trop belles pour être vraies sont justement… trop belles pour être vraies !

Voici une vingtaine d'années, Herman Rosenblat, un réparateur de récepteurs de télévision à la retraite, a commencé a raconter son expérience de survivant de l'Holocauste. Enfant, il a connu l'enfermement dans le système concentrationnaire allemand. A la fin de 1944, il est détenu à Schlieben, un sous-camp de Buchenwald. Un jour, en plein hiver, il aperçoit de l'autre côté des barbelés, une petite-fille de son âge avec laquelle il sympathise. Par chance, il s'agit d'une juive dans une famille chrétienne. Jour après jour, cet enfant viendra lui jeter des pommes et cette aide alimentaire aide Herman à survivre.

Un dialogue improbable.

Hélas, Herman Rosenblat est transféré dans un autre camp peu de temps avant la fin de la guerre et il perd de vue cette petite fille. Libéré par les Américains, il s'installe outre-Atlantique et, bien plus tard, en 1957, il rencontre une jeune immigrante polonaise, Roma Radzicki. Au cours de leur conversation, elle lui raconte comment elle avait aidé un jeune juif déporté en lui lançant des pommes par dessus les barbelés. Herman reconnaît alors en cette jeune femmes lui faisant face la petite fille qui l'avait aidé à survivre. Heureux de s'être retrouvés, ils se marient.

Cette histoire se répand peu à peu et émeut l'Amérique. Le couple est invité à deux reprises dans une des émissions de télévision les plus suivies des Etats-Unis et ce qui devait arriver arriva, un éditeur et un producteur de cinéma s'emparèrent de l'histoire.

Malheureusement pour le chiffre d'affaires de ces industriels du souvenir, d'autres survivants de l'Holocauste, et même des membres de la famille d'Herman Rosenblat, sont monté au créneau pour dénoncer ce qu'ils n'hésitent pas à appeler une supercherie.

Des spécialistes de l'Holocauste comme Kenneth Waltzer, patron des Jewish Studies à la Michigan State University, ont mis en avant tous les points qui révèlent que cette merveilleuse histoire d'amour est matériellement impossible. Par exemple, le seul lieu d'où une personne extérieure aurait pu s'approcher des barbelés pour lancer des pommes était à côté… de la caserne des SS.

Or, tous les efforts de Waltzer pour mettre en garde l'éditeur se sont révélés vains. Il n'a reçu aucune réponse.

Deborah Lipstadt qui a acquis une grande réputation grâce au procès à grand spectacle qu'elle a gagné contre l'historien britannique David Irving, a elle aussi publié sur son blog des propos critiques à l'égard des souvenirs du couple. Les doutes émis par une personne dont le statut moral au sein de la communauté juive est considérable a conduit le producteur Harris Salomon, président d'Atlantic Overseas Pictures, sur le point de risquer 20 millions d'euros sur un scénario basé sur le livre à répondre vertement à Deborah Lipstadt :

Il n'est pas question que j'aie une discussion avec vous. Je dois admettre que j'ai entendu quelques commentaires pas très gentils sur vous depuis que nous avons commencé à échanger des courriels. Tête brûlée, c'est comme ça que vous ont qualifiée au moins deux de vos collègues au sein de la communauté de l'Holocauste… Votre opinion Deborah en ce moment est sans valeur car vous vous fondez sur des pages internet de tierces parties qui ne contiennent ni les propos de M. Rosenblat ni ses écrits… J'ai voyagé partout en Europe de l'Est pour préparer ce qui sera un grand film. Il se peut même que je sois devenu un meilleur expert en Holocauste que vous, en dépit que je ne sois pas universitaire. Ce que je sais pour sûr, c'est qu'avant de me prononcer, je m'attache à connaître les faits. Vous ne connaissez tout simplement pas les faits et ça, Deborah, c'est tout simplement le plus grave des péchés à l'égard de tous ceux qui sont morts il y a si longtemps.


Herman Rosenblat et Roma Radzicki.
Une histoire d'amour trop belle pour être vraie.
Le réparateur avait trop regardé la télévision.

Fin de l'histoire

Le 26 décembre, Berkley Books (Penguin Group) a annoncé qu'il annule le contrat le liant à Herman Rosenblat pour son livre qui aurait dû paraître le 3 février prochain. En outre, l'éditeur réclamera le remboursement des avances perçues par le couple.

Quelques instant après la publication du communiqué de Berkley, le producteur Harris Salomon a déclaré au cours d'un entretien téléphonique « C'est bien malheureux qu'il ait raconté un mensonge ».

Rappelons que seulement 24 heures plutôt cet éditeur défendait mordicus la véracité des souvenirs de Herman Rosenblat et que le producteur n'avait pas hésité à s'affirmer meilleur expert en Holocauste que Deborah Lipstadt.

Quand les nazis bombardaient Paris en 1943 !

1939-1945
Jour après jour


Jacques Privé

Grancher, 410 pages, ill., annexes, 32 euros, ISBN 978-2-7339-1060-3.

Je suis habitué à lire des âneries, mais parfois les bras m'en tombent et, avec eux, le livre que je suis en train de parcourir. C'est d'autant plus triste que l'idée qui sous-tend l'ouvrage n'est pas mauvaise et qu'elle peut se révéler d'une grande utilité pour des étudiants. J'en suis d'autant plus navré que les éditions Grancher publient des ouvrages souvent courageux et à contre-courant.

D'un format assez grand, bien relié et à couverture souple, illustré avec intelligence (dont nombre de photographies peu connues), l'ouvrage rassemble de manière synthétique une chronologie du conflit en insistant sur le théâtre des opérations européen. La guerre dans le Pacifique existe à peine. L'auteur cite l'attaque de Pearl Harbour mais pour le reste, bernique ! Signalons en passant que dans le livre coexistent deux graphies pour la base américaine. On trouve également Pearl Harbor.

Le principal reproche que l'on peut faire à cet ouvrage est de mêler information et commentaire et d'utiliser un choix de termes qui pouvait se justifier dans la France des années 1950 mais qui aujourd'hui révèle une approche archaïque de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Nous trouvons aussi quelques grosses erreurs que j'ose espérer sont le fait de l'éditeur et non de l'auteur. Par exemple, la légende de la page 263 où un cortège funèbre de victimes d'un bombardements de la région parisienne en 1943 attribué à « l'armée nazie ». Même erreur à la page 230. Il faut le faire ! Autres perles : « membres des Brigades internationales » en février 1939 réfugiés sur une plage à Argelès-sur-Mer. Las, les brigadistes ont quitté l'Espagne en octobre 1938. « La Provence est libérée par de Lattre de Tassigny en 1944 » Et les Anglo-Américains, ils ont fait de la figuration ? « Les villes des côtes normandes et bretonnes sont libérées une à une au cours du mois de juin [1944] » Ah bon ? Brest, libéré le 18 septembre, Le Hâvre, 12 septembre, Nantes, le 12 août… « Le général F.E. Reinhardt [E.·F] échange une poigne de mains avec un général soviétique non identifié. » En réalité, il suffit de regarder la photo pour constater qu'il ne s'agit pas d'un général américain. Selon la presse de l'époque, on peut avancer qu'il s'agit du lieutenant William Robertson et son homologue Alexander Silvasko. En revanche, les archives suggèrent plutôt le nom du 1st. Lieutenant Albert L. Kotzebue.

Au fil des pages on trouve des détails intéressants dans un style qui est celui de l'amateur d'histoire et non pas de l'historien. Par exemple, l'abus du terme « nazi » employé à tort et à travers dans tout l'ouvrage. Albert Speer et Arno Breker sont pour l'auteur des « architectes nazis ». Breker n'est pas architecte, mais en revanche tous les deux deux sont membres du NSDAP. Est-ce cette précision que voulait signaler Jacques Privé ou bien une marque d'opprobre ? Mais aussi une foule d'affirmations non sourcées qui induisent le lecteur en erreur. Comment écrire sans plus de détails que des « officiers supérieurs de l'Abwehr ont fourni des clefs de décryptage d'Enigma » ?

Des erreurs mineures révèlent un manque de profondeur dans l'érudition de l'auteur, du nom d'une maison close à Paris le One Two Two et non pas le One to Two, le fait que Darland n'était pas en poste à Alger en novembre 1942, mais seulement de passage pour voir son fils malade, von Rundstedt et non pas Von Runsted, etc.

La bibliographie livre l'explication de cet étrange méli-mélo. On trouve le meilleur, Azéma, Pierre Rigoulot, Robert Paxton… Mais surtout le pire : Jacques Attali, Philippe Aziz, Christian Bernadac, Paul carell, Jacques Delarue, Ladislas de Hoyos, Pierre Miquel, Gilles Perrault, Bertrand Poirot-Delpech ou l'inénarrable Jean Ziegler.

Faute de discriminer dans ses sources, de vérifier ses informations, il était fatal que l'auteur propose un ouvrage inspiré par de bonnes intentions mais où fourmillent les erreurs dont certaines de la taille d'un éléphant. On peut regretter que l'éditeur n'ait pas fait l'indispensable travail de vérification qui devrait être le sien.

Correspondants étrangers

Par le commentaire d'un internaute anonyme (pourquoi ?), je suis incité à revenir rapidement sur le sujet des correspondants étrangers. Diane Cambon n'est pas un bon exemple des vertus d'un journaliste détaché dans un pays étranger. Il existe de nombreux autres cas qui montrent qu'un correspondant peut faire un bon boulot avec un minimum de travail, d'intelligence et, surtout, d'indépendance d'esprit.

Sans ordre précis, je vous propose quelques correspondants, connus et peu connus, qui mouillent la chemise :

Charles Bremner, le correspondant du Times à Paris. Son blog est un compte rendu très amusant de la vie française.

Asunción Serena, correspondante à Paris de la COPE, de El Mundo et de différents médias électroniques. Elle décrit la France depuis sa fenêtre.

John Lichfield, correspondant à Paris du quotidien britannique The Independent, un brillant esprit qui explore la vie française avec un oeil neuf.



Robert Fisk, correspondant pour le Proche-Orient du quotidien britannique The Independent, un modèle pour le journalisme international.

jeudi 25 décembre 2008

Quand la qualité n'attend pas le nombre des années

Roman Bernard, un jeune bloggeur prometteur.

Roman Bernard est un jeune homme de 25 ans qui combine un travail improbable comme journaliste dans une rédaction parisienne et des études d'histoire.

Je lui souhaite de trouver rapidement une occupation plus honnête que celle de journaliste mais en attendant, il fait ses preuves dans un blog de qualité qui mérite d'être visité régulièrement.

Pierre Hillard : Teuton fais-moi peur !

Dans un de ces récents posts, il s'entretient avec Pierre Hillard, un eurosceptique à fleur de peau sur son dernier livre : Minorités et régionalismes dans l'Europe fédérale des régions. Enquête sur le plan allemand qui va bouleverser l'Europe. Nos questions auraient été plus critiques car nous ne partageons pas les appréhensions de Pierre Hillard sur l'Europe en général et les « machinations allemandes » en particulier, mais l'entretien se lit avec intérêt.

Un Français un peu oublié : Richard Coudenhove-Kalergi dont les projets d'union politique européenne sont toujours d'actualité.

La correspondante à Madrid du Figaro se distingue

Après avoir réfléchi, j'ai décidé d'effacer aujourd'hui 23 avril 2010 le contenu de ce post écrit en décembre 2008 et consacré à Diane Cambon car je suis conscient des conséquences disproportionnées, et tout à fait involontaires, que ces lignes peuvent avoir sur l'image que se font d'elle des employeurs potentiels.

Je lui souhaite bonne chance dans sa carrière et que ses clients lui donnent les moyens de bien faire son travail, même si je ne partage pas ses préférences pour une Espagne laïque, socialiste et républicaine.

Pour en savoir plus, ici.

En revanche, je conserve l'intégralité des courriels anonymes reçus.

Des Espagnols sur le front de l'Est

LA DIVISIÓN AZUL

Gustavo Morales

Luis E. Togores


Esfera de los Libros, 432 p., 49 euros, ISBN 9788497347791.


Le sort des 50 000 espagnols qui se sont battus sur le front de l'Est entre 1941 et 1944 aux côtés de leurs camarades allemands, italiens, russes et français, est un des grands oubliés de l'histoire espagnole contemporaine. incorporés au sein de la division 250 de la Wehrmacht, ces Espagnols ont perdu 5000 des leurs loin de leur pays.

Avec plus de 700 photographies originales, nombre d'entre elles inédites, les auteurs dévoilent le visage de ces trois années de guerre contre l'Armée rouge telles que les ont vécues les volontaires.

Du recrutement au retour des derniers prisonniers à bord du Semiramis en 1954, une page de l'histoire contemporaine de nos voisins que l'on ne risque pas de voir publiée en France.

Voici le compte rendu d'Alvaro Cortina que publie le quotidien El Mundo :

Héroes de Rusia: costumbrismo del infierno
La esfera de los libros publica un libro de fotografías de los divisionarios



MADRID.- Franco tenía que corresponder el favorazo bélico de la lluvia de hierro de la Legión Cóndor alemana, pero su prioridad era ser neutral. O sea, que había que ayudar a Hitler, pero de una discreta forma no oficial. Solución: la División Azul.

Un ejército de voluntarios (47.000) con ganas de comer terreno a los ateos rusos de Stalin. "Políticamente, fue una acción militar crucial, pues gracias a ellos mantuvimos la valiosa neutralidad en la II Guerra Mundial", dijo el periodista José Javier Esparza, en la presentación del libro 'La División Azul. Las fotografías de una historia' (La esfera de los libros), de Gustavo Morales y Luis Togores.

Las fotos del libro dan cuenta de todo, aparte del color rojo de la sangre y del azul divisionario. Unos pies de foto son "Un zapador utiliza un lanzallamas durante un salato en el frente de Leningrado", o "Un sargento dispara un mortero desde una posición fortificada mientras los servidores aguantan los palos del bípode de la pieza", y otras, "la tropa charla junto al fuego". O sea, costumbrismo en el infierno, donde la gente, sorprendentemente, ríe y canta y hasta baila.

El co-autor Togores resaltaba que en casi todas las fotografías, los voluntarios sonríen, y el ambiente es entrañable, hasta festivo, entre cacerolas, caballos y ametralladoras MG34. "A los rusos les extrañaba que hubiera ruido al otro lado", comentó Togores, en la presentación del libro en la Universidad San Pablo-CEU.

Por su parte, Gustavo Morales (el otro autor) subrayó el carácter voluntario y heróico de los combatientes. Sus esfuerzos salvajes frente a los soviéticos, frente a los mosquitos del estío y el mordisco polar del invierno. "En Afganistán puede haber soldados españoles que no sepan por qué están allí, pero todos los de la División sabían a qué iban".

Heterogeneidad en las tropas

Iban gentes de todo tipo, desde convencidos anti-comunistas hasta jóvenes con mal de amores (como José Luis Berlanga). Morales comentó el caso del conde de Montergo, que se alistó con su mayordomo, y que, siendo soldado raso, estuvo a las órdenes de su criado, que era sargento.

La División dirigida primero por el general Agustín Muñoz Grandes y después por Emilio Esteban Infantes, entre 1941 y 1943 (casi 5.000 muertos, 8.000 heridos), inspiró en José Javier Esparza encendidos elogios históricos. La comparó con los Tercios de Flandes y con los patriotas de la Guerra de Independencia.

"La aparición de este libro tiene algo de provocador hoy en día, pero es una provocación bienvenida", aseveró Esparza, "pues se trata un episodio muy importante. Con él, sangre que es la nuestra regó los campos de la mayor fruerza totalitaria de la Historia".


Voici le début du livre :

La renuncia a tomar Gibraltar fue, sin lugar a dudas, uno de los mayores errores estratégicos del III Reich durante la II Guerra Mundial. Seis décadas después de finalizada la guerra, sabemos que la mejor defensa que tuvo España de su independencia, uno de los motivos que permitió librarse a la Península Ibérica de sufrir el azote de la guerra fue la participación de 47.000 españoles, bajo las banderas de la Alemania nazi, en los combates del lejano Frente Ruso. Aquellos españoles que fueron voluntarios a luchar contra la Unión Soviética y que llevaban en su corazón el odio contra el comunismo y, muchos de ellos, la decidida voluntad de quitar de una vez para siempre la bandera británica de Gibraltar, con su sangre –terrible contradicción- lograron salvar a su Patria de la guerra y seguramente se convirtieron en los mejores defensores de la permanencia de los británicos en el Peñón y en artífices indirectos de la derrota de la Alemania nazi. Bloquear el Mediterráneo en el Estrecho suponía quitar a Gran Bretaña el control marítimo de todo el sur de Europa, el norte de África y el Próximo Oriente. La llave del Mediterráneo occidental permaneció a lo largo de toda la guerra en manos de británicas y, en menor medida, españolas, gracias a que Hitler finalmente no se decidió a invadir la Península.

La España de Franco, una España con un indudable fascinación por el modelo de estado totalitario e inequívocamente anticomunista, en 1939, tenían puestas sus simpatías en el Eje. Pero una cosa era tener simpatías y admiración por Alemania y sus aliados, y otra muy distinta era entrar en una guerra de las dimensiones de la II Guerra Mundial, cuando aún no estaban cicatrizadas las heridas de la recién terminada guerra civil y al no estar claro los beneficios que se podían obtener por entrar en la guerra.

Unas semanas antes de empezar la guerra Franco pronosticó ante Girón la victoria de los Aliados, gracias a la intervención de los Estados Unidos: los inagotables recursos humanos y de materias primas, unidos a la incuestionable superioridad industrial de los Estados Unidos sobre Alemania darían la victoria a los Aliados. La simpatía y admiración por los alemanes no era algo exclusivo de Franco, estaba presente en todos los miembros de Falange y en la práctica totalidad de los militares españoles, así como en una inmensa mayoría de la población civil pronacional. Sus sentimientos y forma de pensar les hacían mostrarse partidarios de la Italia fascista y de la Alemania de Hitler, ya que no podían olvidar que habían ganado la Guerra Civil gracias al total apoyo de ambas naciones.

Las reservas mentales de Franco en relación a intervenir en la guerra quedaron en gran medida pulverizadas como consecuencias de la fulminantes victorias de la Wehrmacht primero sobre Polonia y luego sobre los ejército francés –del que se decía que eran los más poderosos del Continente- junto con los de otras pequeñas naciones europeas. Inglaterra había logrado salvar una parte de su ejército, tras la milagrosa retirada de Dunkerque, y únicamente confiaba para salvar su independencia en el Canal de la Mancha, defendido por sus buques de guerra y aviones. Si la infantería alemana lograba cruzar el pequeño brazo de mar que separaba las Islas Británicas del Continente. Inglaterra desaparecería para siempre.

La admiración de militares y falangistas por el III Reich y sus fuerzas armadas se vio acentuada como consecuencia de la decisión de Hitler de romper el pacto contra natura Ribbentrop – Molotov, concertado entre el Régimen Nazi y la Rusia de Stalin, para repartirse Polonia. Un pacto que no había gustado nada en España pero que no había logrado romper los lazos que en aquellos años unían a Madrid con Berlín.

El 22 de junio de 1941 las aguas de la guerra volvían a su cauce natural. Alemania, rompía inesperadamente con los soviéticos y se lanzaba a la conquista de Unión Soviética. Tres millones de soldados alemanes, juntos con soldados amigos de Finlandia, Hungría y Rumania, violaron la frontera rusa. Comenzaba la Operación Barbarroja, una ofensiva que se iba a desarrollar a lo largo de un frente de 2.400 kilómetros entre el Báltico y el mar Negro. En ningún país de Europa la declaración de guerra del III Reich a Rusia causó tanta impresión y alegría como lo hizo en España, especialmente porque a la prensa azul le había sido difícil encajar el pacto inicial con Stalin.

La poderosa maquina militar de la Wehrmacht se puso en movimiento. Tres grandes grupos de ejércitos se lanzaron al combate: Por el norte, el Grupo de Ejércitos del mariscal Von Leeb con destino a Leningrado; por el centro las divisiones de Von Bock con destino Moscú; hacía el sur, contra Ucrania y los campos de petróleo del Caucaso, el Grupo de Ejércitos del Sur de Von Rundstedt. Su avance parecía imparable. Las divisiones rusas desaparecían ante el empuje de los panzer. En dos semanas la maquina de guerra alemana había destruido 91 divisiones soviéticas.

A los dos meses de campaña los alemanes habían profundizados 700 kilómetros en territorio ruso, estando sólo a 300 kilómetros de Moscú. ¡Alemania era invencible!

Estas victorias provocaron que los sectores más belicistas del Ejército español y de la Falange reclamasen con mayor brío la intervención en la guerra: Sí España quería ocupar el puesto que se merecía en el nuevo orden internacional tenía que entrar de forma inmediata en el conflicto. Además resultaba obligado devolver a Stalin la visita de sus Brigadas Internacionales.

mardi 23 décembre 2008

Obama : ça ne s'arrange pas

Sceau figurant sur le certificat de naissance de BHO.

Sceau figurant sur un authentique certificat de naissance de 2007.

Voici quelque temps que les informations concernant le lieu de naissance du président élu des Etats-Unis, Barack Hussei Obama (BHO), se font rares. Il semble que la polémique s'atténue et que tout le monde finisse par se résigner devant le fait, quand même un peu fort de café, que l'on ne puisse pas connaître le lieu de naissance précis de l'homme appelé à devenir le chef de l'exécutif de l'Etat le plus puissant au monde.

Pour faire taire les mauvais coucheurs, les partisans du nouveau messie de la Maison blanche rappellent à qui veut l'entendre que le candidat avait en son temps rendu public une image de son certificat de naissance. Les esprits chagrins ont été obligés d'accepter l'authenticité de ce document tout en faisant remarquer qu'il ne renseigne sur lieu exact de naissance de BHO.

Bref : BOH est né à Honolulu et puis c'est tout. Circulez, il n'y a rien à voir.

Visiblement, il aurait pourtant beaucoup à voir dans ce certificat (qui n'est en rien un extrait de naissance). Ron Polarik, PhD vient de rendre publique une très longue étude sur ce fameux document qui met en lumière une série d'anomalies suscitant de sérieux doutes quant à l'authenticité de ce certificat.

N'étant pas un spécialiste, je ne peux que renvoyer les visiteurs à l'article d'origine.

Voici l'introduction et le résumé de cette étude où l'auteur prouverait que le certificat de naissance (et non extrait de naissance, rappelons-le une fois de plus) ne ressemble pas à un authentique certificat de 2007. En revanche, il ressemble beaucoup à un certificat de 2006 en raison de son sceau et de sa bordure.


Dans son étude, l'auteur compare longuement les bordures des certificats de naissance publiés par l'Etat de Hawaï au cours des six dernières années.


Polarik's final report:
Obama's 'Born' Conspiracy
Forged images, phony photos, and felony fraud
By Ron Polarik, PhD

AUTHOR'S NOTE: If you have any problems viewing this report, copies of it are also posted at: The Free Republic, Obama Crimes, and Obama's Bogus Birth Certificate (which also has my rebuttal to Neal Krawetz, someone who fraudulently claims to have "debunked" this report -- but who never read it!


The following report is the culmination of over four months of intensive, empirical research whose sole purpose has been to determine if the images and photographs posted on the Internet are true reproductions of a genuine document purported to be Obama's original birth certificate. The idea for the research actually began from the time when the first image was posted on June 12 to the Daily Kos blog. I don't recall on which website I actually saw the story (most likely World Net Daily), but the news had gone viral basically from the moment that it hit the Internet.

Before seeing the image, I had no idea that Barack Obama's birthplace was in question, or that his status as a natural-born US citizen had never been proven. Like millions of other Americans, I believed the story he told about being born in Hawaii to an American Mother (and a U.S. citizen) and an African Father (a Kenyan national attending college on a student visa). I had no idea that this issue would mushroom and take on a life of its own. What I did know, however, was that from the first time I saw the Daily Kos image, or what I now call, "Obama's bogus birth certificate," that something was just not right about it. As someone who has scanned hundreds of thousands of documents in his lifetime, I had a hard time accepting that this was an original scan image made from an original paper document. As Fate would have it, right then, on June 13, I was looking at the conclusive evidence that the text on this image had been graphically altered, or "manufactured," as my first blog post would claim.

From that point onward, I had no inkling of what was to come. I had no idea that I would wind up being the only person on the Planet (at that time) to have spotted the anomalies that I knew were the by-products of intentional, graphic alteration, and to go on record as stating that the Daily Kos image was a fake. I was also not prepared for what came along with this knowledge, for what I had to endure for making it public. Basically, I had painted a big bullseye on my chest and my research findings, and the critics were now coming out of the virtual woodwork taking shots at me personally, and my research, secondly. I had started a new online game called, "Let's pile on Polarik," and every little error I made was magnified into a major transgression. Yet, the crux of my contention was never successfully refuted.

Now, if I had to do it all over again, I probably would not have done it at all, knowing that I'd be spending the next four months conducting further research and compiling evidence on not just the COLB image, but also the digital photographs that were to follow two months later. The personal costs to me were enormous, and I will not elucidate on them (but for those who know me, they also know what were those costs). What began as sort of a curiosity turned into my personal quest for the "Holy Grail," so to speak. I was guided only by the need to uncover the truth, and by the constant harassment by my critics. Had they left me alone from the beginning, I probably would not be writing this report today.

I debated, long and hard, about the title of my report. Aside from it being catchy, I ran the danger of being lumped into a group of false conspiracy theorists, and brushed aside as an idiot wearing a "tinfoil hat." (Actually, that's already happened, many times over). Perhaps there are a lot of false conspiracies, including some really outlandish ones, but there would not be laws on the books, both at a state level and a federal level, that specifically mention the act of conspiracy when the purpose of that conspiracy is to either engage in illegal activity, engage in a cover-up of that illegal activity, or interfering with the investigation of that illegal activity. Conspiracy can involve all of these. Yet, somehow, the word, "Conspiracy," has become a pejorative for "nutty theories from the fringe," as if there has never been a real "conspiracy."

Do you remember, or ever hear about, the "Watergate Conspiracy?" Do you remember, or ever hear about, what happened to President Richard Nixon as a result?

I would tell all of you who think that "conspiracies" are a joke and that the people who claim to have found them are "idiots wearing tinfoil hats," to just ask an FBI agent what he or she thinks about "conspiracy." Or, go ahead and ask a federal judge what he or she thinks about "conspiracy."

"Conspiracy" is no laughing matter, ladies and gentlemen, and neither is "document fraud," as in creating and passing a counterfeit birth certificate.

I should now alert you to the fact that I have been using the phrase, "Bogus birth certificate," as a euphemism for "Counterfeit birth certificate," which is defined as, "A copy or imitation of a state-issued birth certificate that is intended to be taken as authentic and genuine in order to deceive another."

Sound familiar? According to Authenticate-360:

Birth certificates are generally used as “breeder” documents to gain other identity documents and to perpetuate fraud. But unlike Social Security cards, birth certificates are issued by hundreds, if not thousands, of entities, with little regard to consistency or security. An accurately forged birth certificate is a dangerous document, allowing the bearer significant access to everything from driver’s licenses to passports...The increasing availability and affordability of high-quality digital scanners and copiers is a constant threat to the authenticity of government issued documents.

There are current Federal laws in place that prohibit the use of false identity documents, such as a birth certificate, and they are spelled out in Chapter 18 of the United States Code, Section 1028, Fraud and related activity in connection with identification documents, authentication features, and information. In particular, there are specific paragraphs that relate to the use of a false identification document:

The term "false identification document" means a document of a type intended or commonly accepted for the purposes of identification of individuals that - (A) is not issued by or under the authority of a governmental entity or was issued under the authority of a governmental entity but was subsequently altered for purposes of deceit; and(B) appears to be issued by or under the authority of the United States Government, a State, a political subdivision of a State, a foreign government, a political subdivision of a foreign government, or an international governmental or quasi-governmental organization.

What you are about to read in this report are well-documented facts arising from evidence collected over a period of four months and subjected to intense scrutiny and empirical evaluation. Given the overriding fact that the individual whose identity document is in question, has repeatedly failed to provide a genuine identity document, the charge that this individual, along with other individuals, did conspire to proffer in its place, a false identification document, is hereby levied by the American people, by way of one of its citizens. To summarize the seriousness of these actions and this charge, and to the importance of what is contained within this report:

There is conclusive and irrefutable evidence that the COLB image created and distributed by Obama's campaign to the Daily Kos, Annenberg's Factcheck, and the St. Pete Times, Politifact, is, unquestionably, a false identification document. Furthermore, there is conclusive and irrefutable evidence that the photos taken by Annenberg's Factcheck, in collusion with the Obama campaign, are themselves, false identification documents, having been made from the same false identification document image, as well as from additional false identification documents created for the same purpose; namely, to proffer these false identification documents as true reproductions of a genuine, Hawaii-issued and certified, "Certification of Live Birth" document, and thereby, intentionally deceive the American public into believing that Barack Hussein Obama is a natural-born citizen of the United States, and thereby, fully qualified to become their President.

I never imagined that my studies would amount to this. I thought, like most Americans, that maybe the information was accurate even though the document image was fake. I thought, like most Americans, that Obama would simply present a copy of his real, original birth certificate, and that would be that. Yet, here we are, more than twenty months after Obama announced his candidacy for the Presidency, and nearly three weeks after the election, and Obama still refuses to show his real birth certificate!

Sadly, mainstream media have totally ignored this inconvenient truth and are not even been willing to even look at this birth certificate issue. They are all still in-the-tank with Obama, but even more so now that he is in line to be President. They all bought into the lies and fraudulent documents proffered up as evidence on Obama's qualifications. They have been too quick to label as "trash" or "garbage" any legitimate questions asked about Obama's real birth certificate. Even thigh-ranking governmental officials in the state of Hawaii where Obama was allegedly born, won't reveal what's on Obama's original birth certificate. All they have said is that they have it. They have not said (1) where Obama was born. (2) when Obama was born, or (30 even to whom Obama was born.

The answer to "What's on Barack Obama's real, original birth certificate" ranks right up there with some of the great mysteries of our time -- and that is really hard to swallow. That a man, with a dubious background, has been elected to the highest office of the greatest superpower in the world without ever having to prove who he says he is! That is not "nutty," that's just plain insane!

With all that said, and without further ado, I present to you my final and complete report on Barack Obama's bogus birth certificate, The Born Conspiracy.

EXECUTIVE SUMMARY

Since the beginning of Barack Hussein Obama’s Presidential campaign on February 11, 2007, there had been numerous rumors regarding Obama’s citizenship status. Several reporters had asked for a copy of Obama’s birth certificate, however, all requests were subsequently denied.

On or about June 12, 2008, the Daily Kos blog, a pro-Obama website, received an image from the Obama Campaign that they claimed was a scanned copy of Obama’s “original birth certificate,”. Before this document image was cropped to 2427 x 2369 pixels, it measured 2550 x 3300 pixels, or 8 1/2” x 11” when printed.

Also, on or about June 12, 2008, the Obama Campaign posted a smaller copy of the same cropped image, measuring 1000 x 1024 pixels:

“You may have recently heard right-wing smears questioning Barack Obama's birth certificate and citizenship. These assertions are completely false and designed to play into the worst kind of stereotypes. You can see Barack Obama's birth certificate for yourself and help push back with the truth...”

The very next day, which was on or about June 13, 2008, Obama’s Campaign replaced the first document image they posted with a smaller copy which they posted to a new website, “Fight The Smears” (fightthesmears.com). The smaller image was disproportionately reduced to 585 x 575 pixels, which was almost half the size of the original posted image, and one-third of its quality.

Also, on or about June 13, Politifact.org, a supposedly nonpartisan, fact checking website that is unquestionably pro-Obama, published a copy of the same image as that posted on the Daily Kos, but was also disproportionately reduced it to 811 x 786 pixels, or 1/3 of its size and 1/6 of its image quality.

On or about June 16, 2008, Factcheck.org, a pro-Obama fact checking website ,posted a full-sized image copy of same document image that appeared on the Daily Kos. Factcheck’s image copy was identical to the Daily Kos image copy before that image was cropped. Factcheck.org is owned by the Annenberg Public Policy Center of the University of Pennsylvania; a center run by Obama supporters and funded by the Annenberg Public Policy Center.

Factcheck.org made the following statement to explain how they received their image copy:

"Bloggers raised questions based on the absence of evidence, specifically the lack of a publicly available copy of a birth certificate and the supposed secrecy surrounding it". According to FactCheck, Tommy Vietor at the Obama campaign sent a message to them and "other reporters" saying, "I know there have been some rumors spreading about Obama’s citizenship, so I wanted to make sure you all had a copy of his birth certificate."

I first noticed that the image posted to the Daily Kos and purported to be the “original birth certificate” of Barack H. Obama, did not look like a regular birth certificate. This image was made only from the front side of a COLB: no copy of the reverse side of this COLB has ever been made, :birth certificate” document was ever scanned, a side that contains all of the official certification instruments, such as the official Hawaiian Seal, State Registrar’s signature, and date stamp of when the document was printed.


To validate my findings that the text in this COLB document image was the result of graphic alternations, and not a result of any printer or scanner artifacts, I made over 700 test scans and images using an actual paper COLB and different scanners that were subjected to different combinations of scanning and image parameters. I was finally able to replicate the Kos image so closely that other image experts thought it was the same Kos image, and not my “clone.”

From this date forward, when I first discovered the evidence of tampering, and regardless of the unfamiliar format of the COLB and the questionable information it contained, I collected a great deal of additional evidence, that the scanned image alleged to be a true copy of Obama’s original COLB was forged, and that this altered image of an official state-issued document is nothing less than a false identification document as defined by Chapter 18, Section 1028 of the United States Code.

All of my findings pertaining to a single source image and the four copies made from of it that are still posted on the four (4) websites, DAILYKOS.COM, FIGHTTHESMEARS.COM, FACTCHECK.ORG, and POLITIFACT.COM, as referred to and described above, are outlined in my Final Report

On August 21, slightly more than two months after the publication of the image on the Daily Kos and Obama's website, Factcheck published their story about nine photos they claimed were allegedly taken of Obama's "real" COLB at his campaign headquarters – the same COLB used to make the document image they posted on June 16.

There was no longer any question in my mind that the COLB image Factcheck posted is a forgery and that Obama's real COLB, as proffered by Factcheck, is a nonexistent document. However, Factcheck created a conundrum for me: if the image Factcheck posted is a forgery of a nonexistent document image, then how can any genuine photos be made of it? The answer had to be that both the image and the photos were forgeries.

I have thoroughly examined the photographs that FactCheck published, and have subsequently found clear and irrefutable evidence of tampering with both the alleged COLB objects photographed and with the photos themselves. One of those COLB objects was, in fact, a printout of a forged document image with the Seal superimposed onto it for the final pictures.

FactCheck’s photos reveal both the absence of known, relevant features found on genuine COLBs along with the presence of illogical and impossible features that would never be found on a real 2007 COLB. Specifically, on the COLB objects photographed, the security border closely matches the border found on a real 2007 COLB. However, both the embossed Seal and the State Registrar’s Signature stamp do not match the same elements found on a real 2007 COLB, but perfectly match those found on a real 2008 COLB; or, in other words, something that would never happen in real life.

Hawaii made three important changes to their COLBs from 2007 to 2008, including the use of a larger certificate layout, a new security border, and, much to the chagrin of Factcheck and the Obama Campaign, a new Seal and Signature stamp that can now be stamped on a COLB by a machine.

With my experience and specialization in document imaging, my findings are conclusive and irrefutable that the COLB images posted by Obama to his campaign website, fightthesmears.com, to the dailykos.com, a pro-Obama blog, to FactCheck.org, a pro-Obama political research group, and to Politifact.org, are, in fact, image forgeries with the intent to defraud the American People into believing that these images were digitally scanned from Obama’s genuine, “original” birth certificate.

With my experience and specialization in photography and digital imaging, my findings are conclusive and irrefutable that the COLB photographs posted by FactCheck.org, a pro-Obama political research group, and to Politifact.org, are, in fact, photographic forgeries with the intent to defraud the American People into believing that these digital photographs were taken of Obama’s genuine, “original” birth certificate.

dimanche 21 décembre 2008

La revanche de la Luftwaffe

Bombardier lourd Messerschmitt Me 264/6M, illustration de Kyle Scott.


Dans cet amusant article de Jasper Copping publié ce matin dans le Daily Telegraph, les marchands de jouets anglais révèlent que les miniatures de machines de guerre allemandes de la Seconde Guerre mondiale se vendent désormais bien mieux que celles des Alliés.
Il est tout aussi intéressant de relever le ton avec lequel cet article est écrit, légèrement amusé, un peu pince-sans-rire, bien loin du catastrophisme sinistre qui aurait été celui d'un article sur ce sujet dans les colonnes, par exemple de Libération ou, pire, de Ouest-France, le champion toutes catégories de la pensée gnan-gnan et du politiquement conforme.

Dans le monde anglo-saxon, qui en raison de sa victoire sur l'Allemagne en 1945 n'arbore aucun complexe de culpabilité (comme celui des Français qui eux ont été vaincus), il existe une réelle fascination pour l'inventivité allemande. On trouve un site internet qui expose quelques créations d'artistes comme Géry Gueville ou encore Kyle Scott qui ont spéculé à partir des projets les plus fous des ingénieurs au service de la Luftwaffe. Un petit détour s'impose pour les fanas d'aviation.



Intercepteur Focke-Wulf Fw motorisé par un BMW P.8011, illustration de Géry Gueville.

Spitfire, Hurricanes and Lancasters losing out to Nazi foes in kit toy sales

For decades, toy replicas of British warplanes like the Spitfire, Hurricane and Lancaster have outsold those of their Nazi foes, but now kit sales of Second World War German aircraft have overtaken those of the Allied forces.




Un petit film des fanas d'Alternate Luftwaffe.

Sales of the popular model Supermarine Spitfire are being overtaken due to the "mystique" of enemy war planes
Sales of German tanks and ships have also outstripped those of the Allies.
Analysis by the model maker Airfix has revealed that this year, German kits have made up around 55 per cent of the sales of all kits relating to the conflict. Around 1.4 million German replicas were sold, compared to 1.1 million Allied kits.
Experts and modellers say the rise in sales of the Nazi war machines reflects an interest in the more experimental technologies developed by the Germans and the engineering superiority of many of their vehicles.
Luftwaffe planes now outnumber rival air forces in the top ten most popular aircraft from the conflict, with five models, compared to four RAF planes and one from the US.
The biggest selling German planes are the Messerschmitt Bf 109E, the Focke Wulf 190D, the Junkers Ju87 Stuka, the Dornier Do17 and the "Mistel", an experimental composite aircraft, in which a fighter was attached to a bomber.
The most popular RAF planes are the Supermarine Spitfire, the De Havilland Mosquito, the Hawker Hurricane and the Avro Lancaster. The P51 Mustang is the only US aircraft in the top ten.
In terms of tanks, sales of Nazi Panther and Tiger models far outstrip those of the most popular Allied kits, the Sherman and Churchill tanks, by a ratio of three to one.
German infantry are the most popular kits of figures, followed by British Commandos and Paratroops.
The highest selling ship is a replica of the German battleship Bismarck, with around 5,500 kits sold, compared to just 3,000 kits sold by the second most popular, HMS Hood, which was sunk in a battle between the two in 1941.
Of the smaller vessels, the German E-boat sells the same numbers as British torpedo boat and an RAF rescue launch, despite being more than twice the price.
John Tapsell, vice president of the International Plastic Modellers Society (UK), said he was surprised by the revelation: "It does seem slightly odd that the German kits outsell the Allied ones. It certainly doesn't mean that lots of modellers sympathise with the German cause.
"I think it might be something to do with the typical British fascination with the loser and also an interest in German engineering. British soldiers in the war were in awe of the Tiger tank, for instance, and that sort of interest has remained. The (German) uniforms also look very smart."
Jeremy Brook, secretary of the Airfix Collectors Club, agreed.
"One shouldn't say it but there is something about the German uniform and many of their machines, that makes them more attractive. Some of their warships like the Bismarck are quite beautiful.

Avion d'attaque au sol Hütter Hü 136 (Stubo 2), illustration de Géry Gueville

"Certainly, the German colour schemes are more exciting to paint than the British ones.
"When I was a child in the 1950s, I always wanted German aircraft, tanks and soldiers, but they were so much harder to come by then. Perhaps all the German children wanted Spitfires and Hurricanes."
Although German kits are dominant in total global sales, in the UK – which makes up more than 60 per cent of the company's market – the Allies maintain a small advantage over the Germans, because of the enduring popularity of the Spitfire.
It is the first time the company has conducted this sort of analysis. Darrell Burge, from Airfix, said the surge in popularity of German models, particularly tanks and figures, had started within the last ten years.
"Across the hobby, there is no doubt that the German models now sell more than the Allied ones. German subjects are far, far more popular and that is increasing.
"Sales of German kits have really started to grow in the last ten years. In the UK, sales of the Spitfire – with around 45,000 kits sold – only just tip the scales in the favour of the Allies.
"German tanks are much better sellers than Allied ones. They are iconic as the biggest and most brutal of the war. They were virtually unstoppable. They were much better machines than the Allied ones.
"And a lot of the German aircraft were more experimental. There is a mystique about so many of their war machines that has translated into increased sales.
"The other factor in their favour is that in terms of kits, the Germans are really the only Axis power. So if someone is building a battlefield, they need Germans, whereas the Allies can be represented by the British or Americans."
The company is now planning to bring out new German models, to meet demand, including the Messerschmitt 110 aircraft, a new version of the Me 109, the Junkers Ju88 plane, and a U-boat.
None of the Nazi models contain a swastika, because the symbol is banned in Germany.
The firm sells 3.5 million kits a year and up to 15 per cent of its sales are in Germany.
In 2006, the manufacturer was saved from going out of business by train set maker Hornby, which bought the firm for £2.6 million.
Top ten most popular aircraft:
Supermarine Spitfire 45,000 kits sold
Messerschmitt Bf 109E 25,000
De Havilland Mosquito17,000
Focke Wulf 190D15,000
Avro Lancaster
Junkers Ju87 Stuka
Hawker Hurricane
P51 Mustang
Dornier Do17
Mistel

Comment est mort le général Patton ?

Le général Patton en Sicile en 1943.

Les circonstances de la mort du général Patton en décembre 1945 ont suscité de légitimes interrogations, vite passées sous silence car ceux qui ont douté de la cause officielle et accidentelle de ce décès ont été accusés de dérives conspirationnistes. Un peu à l'image de ceux qui se demandent où donc a bien pu naître le président élu Barack Hussein Obama ?

Dans un article publié ce matin dans les colonnes du Daily Telegraph ,le journaliste Tim Shipman rend compte de l'ouvrage Target Patton de l'historien militaire Robert Wilcox qui vient de paraître aux Etats-Unis et qui met le décès du général au compte de l'OSS dirigé par « Wild » Bill Donovan.

L'auteur a recueilli les confessions d'un tueur de l'OSS, Douglas Bazata qui avant sa mort en 1999 lui a avoué avoir tué Patton sur ordre direct de Donovan. ce n'est pas le seul argument de Tim Shipman qui a relevé assez d'anomalies pour susciter de nouveau des doutes quant aux circonstances réelles de la mort du général.



Cliquer ici pour lire un chapitre du livre.

General George S. Patton was assassinated to silence his criticism of allied war leaders claims new book

George S. Patton, America's greatest combat general of the Second World War, was assassinated after the conflict with the connivance of US leaders, according to a new book.'

We've got a terrible situation with this great patriot, he's out of control and we must save him from himself'. The OSS head General did not trust Patton
The newly unearthed diaries of a colourful assassin for the wartime Office of Strategic Services (OSS), the forerunner of the CIA, reveal that American spy chiefs wanted Patton dead because he was threatening to expose allied collusion with the Russians that cost American lives.
The death of General Patton in December 1945, is one of the enduring mysteries of the war era. Although he had suffered serious injuries in a car crash in Manheim, he was thought to be recovering and was on the verge of flying home.
But after a decade-long investigation, military historian Robert Wilcox claims that OSS head General "Wild Bill" Donovan ordered a highly decorated marksman called Douglas Bazata to silence Patton, who gloried in the nickname "Old Blood and Guts".
His book, "Target Patton", contains interviews with Mr Bazata, who died in 1999, and extracts from his diaries, detailing how he staged the car crash by getting a troop truck to plough into Patton's Cadillac and then shot the general with a low-velocity projectile, which broke his neck while his fellow passengers escaped without a scratch.
Mr Bazata also suggested that when Patton began to recover from his injuries, US officials turned a blind eye as agents of the NKVD, the forerunner of the KGB, poisoned the general.
Mr Wilcox told The Sunday Telegraph that when he spoke to Mr Bazata: "He was struggling with himself, all these killings he had done. He confessed to me that he had caused the accident, that he was ordered to do so by Wild Bill Donovan.
"Donovan told him: 'We've got a terrible situation with this great patriot, he's out of control and we must save him from himself and from ruining everything the allies have done.' I believe Douglas Bazata. He's a sterling guy."
Mr Bazata led an extraordinary life. He was a member of the Jedburghs, the elite unit who parachuted into France to help organise the Resistance in the run up to D-Day in 1944. He earned four purple hearts, a Distinguished Service Cross and the French Croix de Guerre three times over for his efforts.
After the war he became a celebrated artist who enjoyed the patronage of Princess Grace of Monaco and the Duke and Duchess of Windsor.
He was friends with Salvador Dali, who painted a portrait of Bazata as Don Quixote.
He ended his career as an aide to President Ronald Reagan's Navy Secretary John Lehman, a member of the 9/11 Commission and adviser to John McCain's presidential campaign.
Mr Wilcox also tracked down and interviewed Stephen Skubik, an officer in the Counter-Intelligence Corps of the US Army, who said he learnt that Patton was on Stalin's death list. Skubik repeatedly alerted Donovan, who simply had him sent back to the US.
"You have two strong witnesses here," Mr Wilcox said. "The evidence is that the Russians finished the job."
The scenario sounds far fetched but Mr Wilcox has assembled a compelling case that US officials had something to hide. At least five documents relating to the car accident have been removed from US archives.
The driver of the truck was whisked away to London before he could be questioned and no autopsy was performed on Patton's body.
With the help of a Cadillac expert from Detroit, Mr Wilcox has proved that the car on display in the Patton museum at Fort Knox is not the one Patton was driving.
"That is a cover-up," Mr Wilcox said.
George Patton, a dynamic controversialist who wore pearl handled revolvers on each hip and was the subject of an Oscar winning film starring George C. Scott, commanded the US 3rd Army, which cut a swathe through France after D-Day.
But his ambition to get to Berlin before Soviet forces was thwarted by supreme allied commander Dwight D. Eisenhower, who gave Patton's petrol supplies to the more cautious British General Bernard Montgomery.
Patton, who distrusted the Russians, believed Eisenhower wrongly prevented him closing the so-called Falaise Gap in the autumn of 1944, allowing hundreds of thousands of German troops to escape to fight again,. This led to the deaths of thousands of Americans during their winter counter-offensive that became known as the Battle of the Bulge.
In order to placate Stalin, the 3rd Army was also ordered to a halt as it reached the German border and was prevented from seizing either Berlin or Prague, moves that could have prevented Soviet domination of Eastern Europe after the war.
Mr Wilcox told The Sunday Telegraph: "Patton was going to resign from the Army. He wanted to go to war with the Russians. The administration thought he was nuts.
"He also knew secrets of the war which would have ruined careers.
I don't think Dwight Eisenhower would ever have been elected president if Patton had lived to say the things he wanted to say." Mr Wilcox added: "I think there's enough evidence here that if I were to go to a grand jury I could probably get an indictment, but perhaps not a conviction."
Charles Province, President of the George S. Patton Historical Society, said he hopes the book will lead to definitive proof of the plot being uncovered. He said: "There were a lot of people who were pretty damn glad that Patton died. He was going to really open the door on a lot of things that they screwed up over there."

samedi 20 décembre 2008

1941 : la Légion se bat pour l'honneur

Au sein de la Légion, la sonnerie Au caïd, jouée par le clairon de service, marque chaque jour l’arrivée du chef de corps au quartier. Ici, un clairon de IVe bataillon du 6e REI. A cette époque, le Levant comprenait la Syrie et le Liban actuels.


Les incroyables réactions de la hiérarchie à la mort d'un légionnaire au cours d'un exercice laissent un goût amer dans la bouche de ceux pour lesquels la Légion n'est pas un vain mot. Qu'auraient pensé de cette affaire les légionnaires du régiment du Levant, des hommes qui ont écrit une des pages de gloire, des plus belles et des plus méconnues, de l’histoire de la Légion étrangère. Pour leur rendre hommage, et pour rappeler les sacrifices de la France dans cette région déchirée par la guerre, nous avons voulu évoquer l’héroïsme des Képis blancs en ces jours tragiques de juin et de juillet 1941.

En septembre 1939, la guerre embrase de nouveau l’Europe. Une modification des structures des unités de Légion va intervenir une fois de plus afin de faciliter l’administration des corps, dont les bataillons sont dispersés de par le monde. Les unités de Légion qui stationnent au Levant dépendent du 1er et du 2e REI, basés respectivement en Algérie et au Maroc. La situation de guerre ne peut que compliquer la conservation des liens entre les bataillons du Moyen-Orient et leurs corps de rattachement.
Par décision ministérielle, le 6e régiment étranger d’infanterie est créé le ler octobre à Homs. Le colonel Imhaus en prend le commandement. Le lieutenant-colonel Barre, ancien commandant du GLEL, occupe le poste de commandant en second. Le 20 décembre 1939, il devient chef de corps du plus jeune des régiments étrangers, qui regroupe administrativement en son sein les quatre bataillons du Levant. Ces derniers restent cependant dispersés sur le territoire :
— le 1er bataillon (ancien 4/1 REI), stationné à Soueda, est commandé par le chef de bataillon Édart ;
— le 2e bataillon (ancien 1/1 REI), stationné à Baalbek et Der-Es-Zor, est commandé par le chef de bataillon Brisset ;
— le 3e bataillon (ancien 2/2 REI), stationné à Damas, est commandé par le chef de bataillon Taguet ;
— le 4e bataillon (ancien 6/1 REI), stationné à Homs et Palmyre, est commandé par le chef de bataillon Boitel.
La numérotation des bataillons suit l’ordre chronologique d’arrivée sur le territoire des anciennes unités. Pour assurer le commandement de ce nouvel ensemble, une compagnie hors rang est adjointe à l’état-major et implantée à Homs.
La nouvelle unité est rapidement connue sous le nom de régiment du Levant de la Légion étrangère. A ce titre, elle est pour le Proche-Orient ce que sont respectivement le 4e REI-régiment du Maroc et le 5e REI-régiment du Tonkin pour le Maroc et le Tonkin. Leur emploi spécialisé sur ces territoires respectifs justifie ces appellations, qui feront date. Si le 6e REI apparaît pour la première fois dans l’histoire de la Légion, signalons par souci d’exactitude historique qu’un 6e régiment étranger avait déjà existé plus de cent vingt ans auparavant dans l’armée française.
Depuis novembre 1939, un drapeau est officiellement prévu pour le nouveau régiment. Les événements ont retardé sa remise solennelle. Cette cérémonie ne se déroulera qu’en décembre 1940 à Homs. Les inscriptions auxquelles son héritage lui donne droit ont été oubliées lors de la réalisation du drapeau. Le chef de corps les fera peindre sur sa soie. Elles clament, en lettres d’or, les liens qui l’unissent à la vieille Légion et au Levant : Camerone 1863, Musseifre 1925, Syrie 1925-1926.
La création de son insigne souffrira elle aussi des difficultés de liaison entre la Syrie et la métropole. Le projet, imaginé par les lieutenants Bouchard et Favreau, du
2e bataillon, une tête de légionnaire devant les colonnes du temple de Baalbek, arrivera de France en peu d’exemplaires, alors qu’un modèle simplifié, de fabrication locale, a déjà été mis en circulation.
Mais peu importent ces obstacles, le régiment existe, et il est de haute lignée. Ses trois bataillons de Légion sont décorés de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures. Et, comme l’ont fait ses aînés, il est prêt à servir avec « honneur et fidélité ».

Pour former le 11e BVE de la Légion étrangère, s’embarquent à Marseille 20 officiers, 82 sous-officiers et 729 légionnaires aux ordres du commandant Knocker.

Jours d’attente et d’inquiétude

Dès que la mise sur pied du régiment du Levant est terminée, le 6e entame une nouvelle carrière. Les mois s’écoulent sans que les occupations habituelles de l’unité subissent de grands changements. On a bien déclaré officiellement le Moyen-Orient théâtre d’opérations, mais il ne s’y déroule aucun combat. Il a bien été envisagé que les forces françaises du Levant interviendraient dans le Caucase soviétique pour aider la Finlande, mais le projet n’a pas dépassé les premières ébauches.
Dès le début, la vie du régiment est marquée par des tentatives de réorganisation. Le 1er janvier 1940, le 6e REI est articulé en deux fractions distinctes ; l’une, de type « montagne », rassemble l’état-major, la compagnie hors rang (CHR) et les deux premiers bataillons ; l’autre, de type « outre-mer », regroupe les deux bataillons qui restent.
En mars, la fraction « montagne » devient le 6e REI proprement dit, alors que la fraction « outre-mer » reprend l’appellation de groupement de Légion étrangère du Levant, qui a été dissous six mois auparavant. Le 15 avril 1940, venant de Barcarès, le
1er bataillon de marche de volontaires étrangers débarque à Beyrouth. Le 17 avril, il est incorporé au 6e REI sous le nom de 11e bataillon de volontaires étrangers (11e BVE) et s’installe à Baalbek. Aux ordres du chef de bataillon Knocker, il compte vingt officiers, quatre-vingt-neuf sous-officiers et sept cent vingt-neuf légionnaires, en majorité d’origine espagnole.
Les événements dramatiques de France viennent bientôt semer la consternation au sein de l’armée du Levant. Les nouvelles de l’effondrement jettent la stupeur, en même temps qu’on s’attend à une attaque italienne sur les côtes du Levant. La signature de l’armistice et l’appel du général De Gaulle provoquent dans les rangs un trouble profond, qui n’épargne ni le haut-commandement territorial ni la Légion, prête en grande partie à poursuivre la lutte. Après quelques jours d’indécision et de confusion, le choix des Français du Levant est fait. En dehors de quelques-uns qui tentent l’aventure, la discipline l’emporte bientôt. Il faut dire que les événements du 3 juillet 1940, à Mers el-Kébir et ailleurs, ravivent les sentiments anglophobes des militaires français du Levant. Ils n’ignorent pas les agissements du Royaume-Uni, depuis longtemps désireux d’évincer la France de cette partie du monde. Le sang qui a coulé lors de l’opération Catapult ranime la rancœur contre les ex-alliés, qui sont présents en Palestine, en Transjordanie, en Irak et à Chypre.
Mais l’ennemi potentiel reste toujours les armées de l’Axe, que l’on espère voir battues un jour. Invaincus sur le terrain, les soldats de Syrie et du Liban connaissent un regain de patriotisme qui en font les gardiens jaloux de l’honneur du drapeau tricolore et de l’intégrité des territoires confiés à leur protection.
Cette volonté de « tenir » est bien marquée dans le refrain du régiment :

T’en fais donc pas, jeune 6e, il en restera pour toi !


Une automitrailleuse britannique de la RAF, composant de la force Kingcol, photographiée le 17 mai 1941 en Irak quand les Anglais interviennent dans ce pays.

La fin des hostilités entraîne la dissolution du 11e bataillon de volontaires étrangers. Les nouvelles lois françaises réservent à beaucoup de ces étrangers un sort peu enviable.
Le 1er janvier 1941, une nouvelle organisation des unités est mise en place. Le groupement de Légion étrangère du Levant est de nouveau dissous pour que le 6e REI retrouve sa plénitude. Ce dernier est reformé sur le pied d’un état-major, d’une compagnie régimentaire et de quatre bataillons à trois compagnies.
Parallèlement, il est doté d’un groupe d’artillerie comprenant trois batteries portées de canons de 75. Si cette création est une innovation pour les Képis blancs du Levant, ce n’en est pas une au sein de la Légion, puisque, dans les années 1930, les régiments étrangers d’infanterie stationnés au Maroc avaient déjà leurs batteries. Plus récemment, une batterie saharienne portée de Légion a vu le jour en 1940 dans le Sud algérien.
Pour constituer ce groupe d’artillerie de Légion du Levant, on puise dans les rangs du régiment, qui fournit sous-officiers, caporaux et légionnaires. L’encadrement en officiers est fourni par du personnel métropolitain venu de France. Pour se distinguer de leurs camarades fantassins, les légionnaires artilleurs portent l’écusson au chiffre du régiment sur fond rouge.
Pendant ce temps, le conflit évolue. La guerre, qui a jusque-là épargné les territoires libanais et syrien, se rapproche chaque jour davantage. La Méditerranée, trait d’union entre la métropole et l’Afrique du Nord, n’offre plus la sécurité d’avant juin 1940. Non seulement l’entrée en guerre de l’Italie a changé les choses, mais le blocus naval que les Britanniques font peser sur les territoires français obéissant au gouvernement de Vichy complique la situation. Les combats qui se déroulent dans les sables africains de Libye et d’Égypte, comme ceux qui se livrent dans la péninsule balkanique, rendent les liaisons de plus en plus aléatoires. Le 8 juin 1941, à l’aube, les troupes britanniques franchissent la frontière. Ayant mission de défendre l’Empire français contre quiconque, les troupes du général Dentz vont s’opposer à l’intrusion. C’est la guerre.

Engagé dans une campagne victorieuse en Libye et préparant une intervention en Grèce, le général Wavell ne souhaitait pas attaquer en Syrie et préférait entretenir de bonnes relations avec le général Dentz.

Le contexte politique et militaire

Depuis longtemps, le chef des Français libres redoute une mainmise de l’Axe sur les États du Levant, qu’il ne désespère pas de rallier un jour à sa cause. Le chef du gouvernement britannique partage ses inquiétudes. Les succès militaires allemands et italiens en Grèce et en Libye menacent toute la Méditerranée orientale, les possessions britanniques du Moyen-Orient, les champs de pétrole, le canal de Suez et la route des Indes.
Un événement va précipiter leur volonté de contrôler ces lieux. En avril 1941, un coup d’État éclate en Irak, royaume sous influence anglaise. Le nouveau maître du pays, fortement nationaliste et pro-allemand, proclame la guerre sainte contre le Royaume-Uni et réclame l’aide de l’Allemagne, qui décide de le soutenir. En raison de la distance, les avions des armées de l’Axe ont besoin de faire escale sur les aéroports de Syrie. Ils doivent transiter en zone française, ce qu’ils font avec l’autorisation du gouvernement de Vichy.

La décision Britannique d’attaquer la Syrie et le Liban fut prise à Londres le 20 mai 1941 à la suite d’intenses pressions des gaullistes qui mettaient en avant les risques d’intervention allemande en Irak. Toutefois, quand les opérations débutent le 8 juin, tout danger en Irak est écarté. Ce décalage entraînera de profondes incompréhensions de la part de l’Armée française stationnée au Levant.


Pour les Anglais et les Français libres, cet événement signifie que l’ennemi allemand est déjà dans la place. A leur avis, l’Axe sera maître de cette région en quelques jours. Le 14 mai, l’intervention militaire est décidée à Londres ; par souci politique, le général De Gaulle associe ses forces armées aux Britanniques, mais il se méfie des arrière-pensées de son allié ; l’avenir prouvera d’ailleurs qu’il n’avait pas tort. Les troupes du général Maitland Wilson, responsable des opérations, comprennent un nombre important de soldats du Commonwealth (Australiens et Indiens, notamment), persuadés pour beaucoup que c’est l’Allemand qu’ils vont combattre. Dans la division française libre, on trouve une unité de Légion : la 13e demi-brigade de Légion étrangère.
Quand la nouvelle de l’invasion est connue, le réflexe professionnel joue : il faut accomplir la mission fixée. L’armée du Levant a aussi une hantise : si elle n’oppose qu’une résistance symbolique ou ne réagit pas du tout, les Allemands pourront en tirer prétexte pour s’emparer de la zone restée non occupée en Métropole et même débarquer en Afrique du Nord, ce qu’il faut éviter à tout prix.
Les sentiments anti-anglais vont accroître le désir de riposte. La présence des « gaullistes » aux côtés des hommes de la « perfide Albion » exacerbe la rage de vaincre et le souci de ne pas laisser le terrain à ceux qui sont considérés comme des faux frères.
Pour les personnels du 6e REI, le problème ne se pose en ces termes que pour les cadres. Les légionnaires, « étrangers », ont des visions plus simples : obéissance aux ordres, respect de la parole donnée, souci de servir avec « honneur et fidélité ». Dans cette guerre qui verra des Français s’affronter, la Légion est, pour la première fois de son histoire, divisée entre deux camps rivaux. La chance voudra que, à une exception près, jamais légionnaires du « 6 » et légionnaires de la « 13 » ne se trouvent face à face.

Poste d’observation de la section Clément de la 6e compagnie du capitaine Deluy qui perdit 65 % de ses effectifs au cours d’un sanglant corps à corps à la grenade et à la baïonnette. Tous les survivants seront faits prisonniers par les Australiens.

Une défense difficile

Le premier jour des hostilités, le régiment du Levant totalise environ trois mille cinq cents hommes aux ordres du colonel Barre. A Homs, en Syrie, se trouvent l’état-major, la compagnie régimentaire et le 1er bataillon. Le 2e bataillon et le groupe d’artillerie sont à Baalbek. Située dans la banlieue de Damas, la ville de Mezzé regroupe les 3e et 4e bataillons, sauf la 15e compagnie qui stationne à Palmyre où, depuis longtemps, une unité de la Légion surveille les installations de pompage de l’oléoduc qui permet la circulation du pétrole irakien.
L’offensive du général Wilson se déroule selon deux directions principales. Dans un premier temps, ses forces en provenance de Palestine (comprenant aussi les Français libres) remontent du sud vers Beyrouth et Damas. C’est pour contrer cette avance que le plus gros du 6e étranger va opérer dans cette zone, principalement au Liban. Dans un deuxième temps, les Britanniques, ayant réussi à rétablir à leur profit la situation en Irak, se servent de ce pays pour pénétrer dans les zones orientales de la Syrie, visant particulièrement la vallée de l’Euphrate et Palmyre.
Dès le début de l’engagement, les légionnaires du 6e REI se trouvent répartis par bataillon sur l’ensemble du théâtre d’opérations, conformément aux plans de défense déjà établis, puis ils sont déplacés en fonction de l’évolution des combats dans les différents secteurs. L’état-major du régiment connaît lui aussi la même situation. Le chef de corps prend le commandement d’un groupement composé de légionnaires, de tirailleurs sénégalais, d’artilleurs autochtones et de spahis pour opérer au Liban. Le lieutenant-colonel Vias, commandant en second, prend la tête d’un groupement qui, placé initialement en réserve à proximité de Damas, est composé de tirailleurs algériens et marocains. Pour l’aider dans sa mission, il s’est adjoint quelques éléments du 3/6e REI. Ces quelques légionnaires isolés vont vivre, sans l’avoir voulu, une situation unique dans l’histoire des Képis blancs : ils seront les seuls à se trouver opposés aux légionnaires de la 13e DBLE.
L’éclatement du régiment sur le théâtre d’opérations explique le sentiment de grande confusion qu’éprouve le lecteur lorsque, pour la première fois, il se penche sur cette partie de l’histoire du 6e étranger au Levant. Cette narration ne cherche pas à donner une vision historique complète et globale de l’action du régiment pendant les mois de juin et juillet 1941.
Son but est tout simplement de montrer que les légionnaires et leurs chefs se sont battus en soldats courageux et héroïques, dans la grande tradition d'« honneur et de fidélité » qui caractérise les Képis blancs.



Le 1er bataillon à Djezzine

Affecté au groupement Barre, le 1er bataillon rejoint le front dans le secteur de Djezzine le 16 juin, avec pour mission de conquérir les débouchés de cette ville dès le 17.
Sous les violents tirs de barrage de l’artillerie australienne, le bataillon doit arrêter son mouvement et s’installer défensivement, alors que deux sections, engagées dans un ravin, sont décimées à quatre cents mètres de leur objectif. Les positions se figent. Les légionnaires vont devoir pendant plusieurs jours résister aux assauts répétés des Australiens, toujours précédés de tirs d’artillerie et de mortier très denses.
L’arrivée des engins et des mitrailleuses le 18 et le renfort de la 1re compagnie le 20 ne permettent pas de débloquer la situation. Les murettes de protection établies par les légionnaires n’ont pas résisté à la violence des tirs d’artillerie, ce qui donne la possibilité aux assaillants d’engager le combat au corps à corps dans les positions. Le 24 juin, l’attaque est repoussée au prix de lourdes pertes. Le lieutenant Lezitzki est mortellement blessé au cours de l’action. Le bataillon tiendra devant Djezzine jusqu’au 6 juillet. A cette date, il rejoint le secteur de Damour, sur la côte libanaise, où se trouve le 2e bataillon. Seule la 2e compagnie reste attachée au groupement Barre. Installée à Amatour, elle subit d’intenses bombardements jusqu’au 11 juillet, jour de la fin des hostilités.

La Marine fait l’impossible pour soutenir les troupes à terre mais elle fait face à forte partie. Venu au secours du Liban, le contre-torpilleur Chevalier-Paul a été torpillé. Son équipage
est secouru par le Valmy (dont le commandant Pierre Guiot a laissé des souvenirs téléchargeables en format pdf sur le site internet : http://www.philippe.tailliez.net).

Le 2e bataillon à Damour

Dès le début des hostilités, les compagnies ont quitté Baalbek en direction du sud. La section de commandement du bataillon, les 6e et 7e compagnies sont à Chtaura, alors que la 5e compagnie s’est installée à Rayak. Le premier jour des combats, la totalité du bataillon fait mouvement vers la côte pour s’installer, du 13 au 17 juin, dans le secteur de Damour. Cette position est d’une importance capitale et doit être tenue coûte que coûte, car elle commande les accès vers Beyrouth. Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux et légionnaires « mettent la main à la pâte » pour organiser les installations de défense de cette bande côtière, dominée par des hauteurs.
Le 18 juin, la marine britannique, installée au large, canonne au gros calibre les positions du bataillon. Ce pilonnage impressionnant et efficace dure vingt jours ; à partir du 22 juin, il est renforcé par l’artillerie terrestre.
Les légionnaires résistent activement. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, le déluge de fer et de feu s’intensifie encore. L’adversaire veut en finir. En cinq heures, trente mille obus vont s’abattre sans discontinuer sur les défenses et bouleverser totalement le terrain. A l’aube, suivant au plus près le barrage d’artillerie, l’infanterie australienne se lance à l’assaut.
La 6e compagnie reçoit le choc principal ; à court de munitions, les légionnaires succombent après un sanglant combat à la baïonnette et à la grenade. Tous les survivants seront faits prisonniers, la compagnie a 65 % de ses effectifs tués ou blessés. La même défense héroïque se rencontre à la 7e compagnie, qui rejette l’ennemi hors de ses positions. La 5e compagnie, implantée à proximité du P.C., connaît les mêmes souffrances et déplore la mort du lieutenant Lesueur. Alors que l’ennemi se replie après un nouvel assaut infructueux, le clairon, à la demande du commandant de bataillon, joue le Boudin, et des légionnaires entament le Chant du départ, debout sur le parapet des positions de défense.
Le courage et l’abnégation de tous auront raison de la ténacité de l’adversaire. Son attaque massive est brisée, les Australiens doivent se replier. Les légionnaires reprennent toutes les positions assignées au début de l’action.
Cette victoire, coûteuse en vies humaines, sera malheureusement sans lendemain. A partir du 8 juillet, le bataillon doit, sur ordre, se replier sur les crêtes situées au nord de Damour et céder sans combattre le terrain si chèrement défendu.

Le 3e bataillon à Merdjayoun

L’ouverture du conflit provoque le déplacement du 3e bataillon vers Kissoué afin de couvrir Damas par le sud. Dans la nuit du 8 au 9 juin, deux sections de la 11e compagnie engagent le feu avec l’ennemi près de Cheikh Meskine. Elles découvrent après quelques instants de combat qu’il s’agit de Français : ceux de la division française libre du général Legentilhomme. Dans cet affrontement extrêmement pénible contre le bataillon d’infanterie de marine, les légionnaires déplorent leurs premières pertes, et décrochent.
Le 14 juin, le 3/6e REI se trouve à Merdjayoun. Le sous-groupement dans lequel il est intégré doit absolument tenir cette position clé du Sud Liban qui verrouille la vallée du Litani. Dès le 15 juin, le bataillon se sépare de la 11e compagnie, qui reçoit pour mission de renforcer les troupes de la garnison de Djezzine.
Réduit à deux compagnies, le bataillon défend farouchement Merdjayoun que l’ennemi veut reconquérir. Le 17, la 9e compagnie repousse un assaut. Deux jours plus tard, les Australiens lancent une attaque générale, soutenue par l’artillerie. Installés dans la citadelle, les légionnaires de la 10e compagnie résistent. Ceux de la 9e luttent pied à pied dans les rues et les maisons, où l’on se fusille à bout portant.
Une section voit tous ses hommes tués à leur poste. Le sous-lieutenant Schluter tombe lors d’une contre-attaque. Pendant deux heures, le P.C. du bataillon est encerclé, mais les tentatives de l’ennemi pour s’en emparer sont repoussées.
Finalement, l’ennemi renonce, laissant, outre ses morts, quatre-vingts prisonniers aux mains de la 9e compagnie.
Le 20 juin, les légionnaires fouillent maisons et jardins pour chasser les isolés qui s’y maintiennent encore. Trois jours durant, ils tiennent leurs positions sous des tirs de harcèlement, jusqu’à ce que l’ordre de repli leur parvienne. Sur ses positions successives, le bataillon résiste aux attaques le 27 juin, puis, les 6 et 10 juillet. Les combats s’interrompent dans la nuit du 11 au 12.
Une chenillette Bren appartenant à une unité indienne roule sur la route de Damas. Devant elle un char français mis hors de combat.


Le 4e bataillon au Liban et à Damas

Le 9 juin, le 4e bataillon, moins la 15e compagnie, qui se trouve à Palmyre, se porte sur la côte libanaise, où il parvient le lendemain. Mission lui est donnée de barrer la route de Saïda (l’ancienne Sidon des Phéniciens) en s’établissant en bouchon à une dizaine de kilomètres au sud, à Hassaniyé, et d’en organiser un autre à Adloun, douze kilomètres plus bas.
Arrivée sous le feu à Adloun dans la nuit du 10 au 11 juin, la 13e compagnie subit rapidement un premier assaut de la part des Australiens. Repoussés, ces derniers reviennent à la charge au petit jour, soutenus par un copieux bombardement d’artillerie terrestre et navale.
Encerclés, pilonnés, attaqués par des chars, les légionnaires résistent avec acharnement avant d’être submergés dans cette lutte inégale contre toute une brigade. Le 11, à midi, c’est au tour des Képis blancs d’Hassaniyé de recevoir le choc. Leur résistance obstinée oblige l’ennemi à remettre son assaut général au lendemain. Le 12 juin au matin, il attaque.
Cinq heures durant, les légionnaires tiennent sous un feu d’enfer, privés de moyens modernes de défense. Bientôt pris à revers, les hommes de la 14e compagnie et de la SCB succombent, sauf quelques isolés qui rejoignent les lignes à la nuit.
Ces deux combats réduisent l’effectif de l’ensemble à la valeur de deux sections qui, dirigées sur Damas le 16 juin, sont aux avant-postes jusqu’au 18. Squelettique, le bataillon est alors chargé de défendre Mezzé, à l’ouest de la capitale syrienne.
Le 20 juin, une section forte de vingt-six hommes s’empare d’une ferme tenue par l’ennemi. A un contre treize, ils forcent les défenseurs à capituler : trois cents Britanniques sont faits prisonniers. En même temps, soixante-trois soldats français retenus prisonniers sont rendus à la liberté.
Le 30 juin, ce qui reste du 4/6 REI est regroupé à Homs. Le 2 juillet, la 13e compagnie est reconstituée et envoyée sans attendre à Forklos, sur la route de Palmyre, pour s’opposer à la progression de l’ennemi venant de l’est. Les 9 et 10 juillet, elle engage le combat. L’évolution générale des opérations entraîne rapidement son repli sur Homs, où elle se trouve quand intervient l’armistice.

En France, le gouvernement cherche à expliquer à l’opinion une politique complexe d’équilibre entre des impératifs contradictoires : ne pas inquiéter les Anglais, ne pas fâcher les Allemands.

La 15e compagnie à Palmyre

Cette unité du 4e bataillon mérite une place à part en raison de la situation excentrée qu’elle occupe par rapport au centre de gravité des opérations et du rôle glorieux qu’elle a tenu dans les combats. Installée à Palmyre, elle partage les lieux avec une compagnie de méharistes et un détachement d’aviation (en raison de la présence d’une base aérienne). Une de ses sections implantée à cent kilomètres à l’est de la ville, assure la garde de la station de pompage T.3 sur l’oléoduc de l’IPC.
La garnison de Palmyre ne prendra contact avec l’ennemi venant d’Irak que le 21 juin. Depuis le 8 juin, les journées sont mises à profit pour renforcer les défenses. Les combats commencent par un violent bombardement de l’armée anglaise. La résistance déterminée des Français oblige l’ennemi à renforcer ses moyens de jour en jour.
Attaques, contre-attaques et coups de main de nuit se succèdent sans relâche. Le 29 juin, les troupes britanniques encerclent la place. Le 30, la lutte s’intensifie encore. Appuyé par des tirs d’artillerie et par un bombardement aérien, l’ennemi s’infiltre autour des points d’appui, que la garnison défend avec acharnement. Dans les ruines antiques, l’assaillant finit par être culbuté, abandonnant tués, prisonniers, armes et munitions. Le soir, une nouvelle tentative de sa part n’a pas plus de succès. Le 2 juillet, les munitions sont en voie d’épuisement. Assuré qu’il ne pourra être secouru, le commandant de la place décide de cesser la résistance. Pour sa conduite exemplaire, la garnison recevra le 3 juillet une citation à l’ordre de l’armée.
Quant à la section de légionnaires isolée à la station de pompage, son comportement n’est pas moins valeureux. Commandée par un adjudant, elle compte un effectif de vingt-deux hommes et dispose de dix jours de vivres. Pour ces légionnaires, le 21 juin marque le début de l’épreuve. L’après-midi, une colonne de quarante-cinq véhicules arrive en vue de la position. Les fantassins, soutenus par de l’artillerie et des mortiers, ne peuvent emporter la décision. Les jours suivants, tous les assauts seront encore repoussés.
Le 24 juin, une petite colonne amie (huit blindés et quatre camions) venue de Deïr-Es-Zor dégage provisoirement le poste, mais doit se replier. Les Anglais sont environ deux cent cinquante, soit un contre dix. Pourtant, ils sont une fois de plus repoussés. Découragé, l’adversaire cesse ses tentatives de vive force jusqu’au 5 juillet, mais ne quitte pas ses positions. Le commandement adverse adresse un ultimatum et apprend aux légionnaires la chute de Palmyre et celle de Deïr-Es-Zor. Sans vivres ni munitions, l’adjudant rend compte par radio au général commandant la région. Ce dernier prescrit l’évacuation et le repli sur Meskène, repli qui s’effectuera évidemment à pied, en terrain quasi désertique. Jugeant la chose irréalisable, le chef de section choisit la reddition sous conditions. Tout l’armement sera détruit, ses hommes seront autorisés à conserver leurs bagages et leurs effets personnels.
Le colonel britannique accepte sans aucune réserve. Le 6 juillet au matin, l’ennemi prend possession du poste devant lequel il piétinait depuis deux semaines, tenu en respect par vingt-deux braves.

L’embarquement des troupes pour la France se fait en bon ordre, sous la surveillance discrète des Australiens qui interdisent l'accès des quais aux gaullistes.

Le groupe d’artillerie

En quittant ses quartiers de Baalbek, l’unité voit ses trois batteries réparties au gré des besoins. La 1re, affectée au groupement Barre, est envoyée à Djezzine. Elle appuie de ses tirs les actions du 1er bataillon pendant tout le temps où ce dernier opère dans le secteur.
De leur côté, les 2e et 3e batteries sont envoyées vers Beyrouth, puis vers Saïda. Le 13 juin, elles sont au contact de l’ennemi au sud de cette dernière ville. Prises à partie par l’artillerie ennemie (terrestre et navale), elles appuient de toutes leurs pièces la défense des positions, canonnant les rassemblements repérés, bloquant les attaques par des tirs d’arrêt, réduisant une batterie adverse au silence. Seuls, les navires anglais qui canonnent depuis le large sont invulnérables. Dans la nuit du 14 au 15, elles reçoivent l’ordre de repli. A partir du 17 juin, les trois formations connaissent diverses implantations.
La 1re batterie, revenue à Chtaura, part pour Neteck, où elle est engagée du 28 juin au 1er juillet. Elle rejoint Alep le 3. Dans la nuit du 8 au 9, elle exécute un spectaculaire coup de main contre les unités indiennes qui ont occupé Rakka, sur l’Euphrate. Parcourant cent cinquante kilomètres dans l’obscurité, les légionnaires artilleurs arrivent sur les positions ennemies au petit jour, les arrosent de projectiles et se replient sans aucune perte après avoir semé une panique générale.
La 2e batterie est envoyée dans le secteur de Damas jusqu’au 27 juin. Elle opère dans la zone de Machgara du 30 juin jusqu’à la fin de la lutte, barrant la vallée du Litani à l’ennemi.
Quant à la 3e batterie, elle se trouve à Chtaura le 21 juin, puis relève la 2e dans le secteur de Damas le 27. Jusqu’à la fin des combats, elle continue sa mission de soutien des unités d’infanterie. Elle perd le lieutenant Lagrange, tué dans la nuit du 10 au 11 juillet.
L’embarquement des troupes pour la France se fait en bon ordre, les légionnaires du 6e REI ont conservé un moral et une cohésion à toute épreuve.



Le 16 août 1941, le régiment quitte le Liban. Sur le quai, une section d’infanterie australienne rend les honneurs.

Les derniers jours en Orient

Le 11 juillet à minuit, le cessez-le-feu entre en application. Les différentes formations du 6e REI se regroupent les 13 et 14 juillet dans les zones qui leur ont été assignées.
La convention d’armistice signée le 14 juillet à Saint-Jean-d’Acre (Palestine) entre les Britanniques et les Français accorde aux soldats du Levant les honneurs de la guerre, le maintien des unités, avec leur encadrement, en formations constituées, la garde de l’armement individuel. L’armement lourd et le matériel sont livrés aux vainqueurs. Les soldats français pourront opter pour le rapatriement à bord de bateaux français. Le 20 juillet, tous les bataillons du 6e étranger sont regroupés dans la région d’Antoura. Le 31 juillet, le 4e bataillon, dont il ne subsiste qu’une compagnie, est dissous.
Entre-temps, le général De Gaulle a pu obtenir de ses alliés que soit proposée aux troupes du Levant la possibilité de rejoindre ses forces. Quelques légionnaires du « 6 », prisonniers. de guerre, ont d’ailleurs déjà effectué cette démarche et intégré la 13e DBLE.
Le 9 août, le régiment gagne Damour, ce qui lui permet au passage d’inhumer les morts du 2e bataillon tombés un mois auparavant. Certains étaient restés sans sépulture, d’autres n’avaient eu droit qu’à un enfouissement hâtif de la part des Britanniques. Le 12, le régiment est regroupé au camp T.4, près de Beyrouth. Deux jours après se déroule la séance solennelle, d’option. Colonne par un, légionnaires en tête, ensuite les caporaux, puis les sous-officiers et enfin les officiers, le régiment passe devant des officiers australiens avant de sortir par l’une des portes marquées : « Pétain » ou « De Gaulle ». Ce jour-là, seuls trois légionnaires choisissent les Forces françaises libres.

Après une brève captivité aux mains des Britanniques, le général Dentz est libéré grâce à des interventions diplomatiques.A son arrivée à Marseille il est accueilli par le général Laure et par une foule enthousiaste de Marseillais.

Le 16 août à 17 heures, l’Explorateur-Grandidier lève l’ancre dans le port de Beyrouth. Il emporte le 6e régiment étranger d’infanterie vers le sol de France et vers un nouveau destin. La musique du régiment joue la Marseillaise et le Boudin, tandis que, sur le quai, un détachement australien est venu rendre les honneurs. Au cours de cette campagne, deux cent cinquante légionnaires de tout grade sont tombés au champ d’honneur et six cents blessés ont clairsemé les rangs du régiment.
Après y avoir servi pendant vingt ans, la Légion quitte le Levant.

En octobre 1941, l’amiral Darlan, vice-président du Conseil, fait le général Dentz grand-officier de la Légion d’honneur pour son rôle au Levant. Patriote sincère, cet officier général sera
la victime d’enjeux politique qui le dépassaient. Condamné à mort par la Haute Cour de justice en avril 1945, sa peine sera commuée en prison à vie le 24 octobre suivant. Le général Dentz n’en profitera pas car il meurt de froid et de privations à Fresnes le 13 décembre 1945.

La dissolution

Le 23 août 1941, le 6e REI, réduit à trois bataillons et au groupe d’artillerie, totalisant un effectif de mille deux cents hommes, débarque à Marseille. Les autres, on l’a vu, sont morts au champ d’honneur, sont en convalescence dans les hôpitaux ou captifs, ou ont rallié les F.F.L. La cité phocéenne réserve une réception chaleureuse à ces combattants revenant d’outre-mer.
Le 24 août, à 23 heures, le train emportant le régiment vers Pau quitte la gare maritime. Le 25 août, le 6e au complet défile dans la ville, devant une foule qui n’avait pas vu de légionnaires depuis… 1839, année où le 4e bataillon de la Légion étrangère y avait été formé avec des réfugiés politiques espagnols.
Le 6e étranger doit cantonner au camp d’Idron, à six kilomètres de la ville. Le 31 août, faute d’effectifs, le 3e bataillon est à son tour dissous, sort que subit également le groupe d’artillerie le 15 septembre. A la fin du mois d’octobre, le colonel Barre quitte le régiment qu’il a vu naître pour aller prendre le commandement du dépôt commun des régiments étrangers. Il est remplacé par le lieutenant-colonel Delore. Fin novembre, le régiment reçoit l’ordre d’embarquer pour l’Afrique du Nord. Le 1er janvier 1942, le 6e régiment étranger d’infanterie est dissous. Son drapeau est déposé au musée de la Légion à Sidib bel Abbes.
Après deux ans d’une courte existence, le 6e étranger disparaît pour quelques années. Son sacrifice à Djezzine, Damour, Merdjayoun ou Palmyre, lui a permis de rejoindre dans la gloire les anciens de Camerone et de Musseifre. Les faits d’armes des légionnaires du Levant sont à la hauteur de la réputation des Képis blancs, ils ne ternissent pas leur prestige. Cette page d’histoire militaire méritait bien qu’on la sortît de la discrétion.
Certains officiers, sous-officiers et légionnaires de l’ex-6e REI poursuivront glorieusement la lutte pour la victoire finale dans les rangs d’autre corps de Légion étrangère. La Légion continue.

Tibor Szecsko

Combattant de la liberté de la révolution hongroise de 1956, Tibor Szecsko quitte son pays pour échapper à la répression communiste. Il rejoint la France où il s’engage dans la Légion trangère en 1958 comme simple légionnaire. Il est affecté en Algérie successivement au 1er REI, puis au 3e REI. Tibor Szecsko rentre en France avec le 3e BMLE dans le cadre de la préparation de l’installation de la Légion à Aubagne. Il rejoint ensuite le 4e REI au Sahara puis le Ier REC à Bou Sfer. Il termine sa carrière au musée de la Légion dont il sera conservateur durant une quinzaine d’années.

Cette photographie résume tout l’esprit de la Légion quand les légionnaires n'étaient pas des mous du genou. Le 29 octobre 1989, sur la tribune d’honneur, les anciens du régiment du Levant assistent à la prise d’armes du 6e REG. A gauche, alors âgé de 99 ans, le général Barre, ancien chef de corps du 6e REI. Au centre : le colonel Jacquot, capitaine en 1941, il était le chef d’état-major du 6e REI. C’est notamment lui qui a organisé la difficile séance du choix après les combats. Par la suite, il a longtemps servi la Légion et a commandé le 2e REI de 1953 à 1956.
A droite, le général Pépin Lehalleur, sous-lieutenant puis lieutenant au IVe bataillon formant corps du 1er REI et au 1er bataillon du 6e REI, il sera blessé gravement le 4 juillet 1941. Souhaitons qu’un jour la mention
« Levant 1941 » soit ajoutée au drapeau du Ier REG pour

que ne soit pas oubliée la conduite héroïque des légionnaires
du Liban et de Syrie.




La Légion étrangère en Indochine, 358 p., ill., biblio., Edi-Cats 1989.
La Légion, une légende en marche : Ier Étranger de cavalerie, 128 p., photogr. de Daniel Riffet et Ier REC, Atlas 1990 et 1994.
Le Grand Livre des insignes de la Légion étrangère, 214 p., ill., Institution des invalides de la Légion étrangère, 1991.
La Légion, une légende en marche : 6e étranger de génie, 128 p., photogr. de Daniel Riffet et 6e REG, Atlas 1991.


Quelques photos des archives australiennes

Après l’armistice, ce camp de prisonniers français affiche son attachement à la personne du maréchal Pétain.

Au large des côtes du Liban, combat de nuit entre la Marine nationale et la Royal Navy.


Une formation de Blenheim de la Royal Air Force largue ses bombes au-dessus du QG du général Dentz.

Les soldats français attendent leur tour devant une commission auprès de laquelle ils auront la possibilité d’opter entre De Gaulle et Pétain.

Un officier australien a astucieusement transformé ce char français immobilisé en observatoire d’artillerie.


Durant les négociations d’armistice, les troupes australiennes fraternisent avec leurs adversaires de la veille.

Le général Dentz arrive sous bonne garde à Jérusalem, contrairement à ce qui avait été convenu. Il sera libéré rapidement.

Face à face tendu entre le général Catroux (à gauche), représentant de la France libre et le général Verdilhac (à droite) commandant l'Armée française au Levant.

Au cours du vol de retour, l’équipage est radieux : il pense avoir mis hors de combat le général Dentz. Grave erreur !
sLa ferme d’Adloun après sa capture par les Australiens.