mardi 29 avril 2008

Le mythe de la transmission par les Arabes de notre héritage grec

Constantinople telle qu'elle aurait pu être aujourd'hui sans l'invasion musulmane.

L'excellent magazine catholique Monde & Vie a publié une une recension de l'ouvrage qui fait débat sur le rôle des musulmans dans la transmission de l'héritage grec.

Ce canard de la transmission par les Arabes de notre héritage grec a été inventé de toutes pièces au XIXe siècle par des historiens hostiles à l'Eglise et il se transmet de génération en génération. Dans le contexte actuel, l'islamophilie de toute une intelligenzia n'est qu'un autre visage de l'antichristianisme traditionnel de la gauche.

Aristote au Mont-Saint-Michel :
Les racines grecques de l'Europe chrétienne


Sylvain Gouguenheim
Seuil, 280 p., 21 €.
Ce que nous ne devons pas à l’Islam

On considère généralement que l'Occident a découvert le savoir grec au Moyen Âge, grâce aux traductions arabes. Sylvain Gouguenheim bat en brèche une telle idée en montrant que l'Europe a toujours maintenu ses contacts avec le monde grec. Le Mont-Saint-Michel, notamment, constitue le centre d'un actif travail de traduction des textes d'Aristote en particulier, dès le XIIe siècle. On découvre dans le même temps que, de l'autre côté de la Méditerranée, l'hellénisation du monde islamique, plus limitée que ce que l'on croit, fut surtout le fait des Arabes chrétiens. Même le domaine de la philosophie islamique (Avicenne, Averroès) resta en partie étranger à l'esprit grec. Ainsi, il apparaît que l'hellénisation de l'Europe chrétienne fut avant tout le fruit de la volonté des Européens eux-mêmes. Si le terme de "racines" a un sens pour les civilisations, les racines du monde européen sont donc grecques, celles du monde islamique ne le sont pas !

Sylvain GOUGUENHEIM dans son livre intitulé "Aristote au mont Saint Michel" qui vient de paraître aux éditions du Seuil, tord le coup à un mythe islamophile éculé qui perdure encore et toujours dans de nombreux esprits incultes et dhimmisés : les musulmans n'ont pas fait découvrir la philosophie grecque en particulier platonicienne et aristotélicienne aux barbares chrétiens d'occident venu reconquérir la Palestine entre 1096 et 1291 ! Des Arabes chrétiens d'Orient ont effectivement échangé une partie de leur savoir avec leurs frères chrétiens d'Occident et ce bien avant 610. Pour les contacts entre Chrétiens d'Occident et les musulmans, il faudra attendre la période dite des royaumes de Taïfa (1031-1085) qui permis une certaine tolérance religieuse dans quelques royaumes (pas dans tous). Nous savons d'ailleurs que l'âge d'or andalous n'a duré au mieux qu'un siècle sur une période de soumission à l'islam en Espagne de presque huit siècles et que ce petit îlot de tolérance fut une véritable trêve miraculeuse au milieu d'un océan de persécutions des juifs et des chrétiens sur cette terre d'islam. Depuis la conquête musulmane les conversions forcées avaient instauré une mixité religieuse contre nature (pour le judaïsme notamment) au sein des familles. Sous les royaumes des Taïfa les alliances guerrières eurent raison des divergences religieuses. Le médiéviste Jean FLORI à propos du mythe de "l'age d'or andalous" parle de "tolérance religieuse condescendante", car au fur et à mesure une certaine "mixité" s'était installée et des compromis entre juifs convertis, chrétiens convertis et musulmans se sont créés par nécessité puis par lassitude des conflits. Avec l'arrivée des nouvelles vagues de musulmans dès 1086 avec les Almoravides (puis à nouveau à partir de 1136 avec les Almohades) le djihad mis un terme à "cette tolérance religieuse condescendante" et les persécutions des dhimmi reprirent selon le"fiq" (droit musulman)...

N'en déplaise au Dr. (en chirurgie) Maurice BUCAILLE qui a tenté maladroitement de faire du concordisme dans son ouvrage sur le Coran et la science, nous savions déjà que les musulmans n'avaient inventé ni les chiffres en base dix (que leurs ont transmis les Indous), ni même l'algèbre et encore moins la théorie sur l'héliocentrisme qu'ils tenaient vraisemblablement aussi de savants indous (même si la théorie d'Aristarque de Samos (env. 310-230 av. JC ) était bien connue des savants juifs et chrétiens du Proche et du Moyen Orient anciens depuis plusieurs siècles). Avec le livre de Sylvain GOUGENHEIM nous savons qu'ils n'ont pas transmis non plus la philosophie grecque aux moines chrétiens d'occident.

Quant à l'héliocentrisme, presque un siècle avant Copernic en Occident, le cardinal Nicolas de CUES faisait paraître en 1440 un ouvrage intitulé "la docte ignorance" démontrant que non seulement la Terre n'était pas le centre du système solaire mais en plus que le Soleil ne pouvait pas être le centre de l'Univers... (En avance sur COPERNIC qui faisait du soleil le centre de l'univers dans son ouvrage "De revolutinibus orbium coelestium"). Ce cardinal s'était inspiré des travaux et hypothèses sur le mouvement diurne de la terre du mathématicien et philosophe Jean Buridan (1295-1360) repris par son disciple le savant (mathématicien, physicien et économiste surnommé l’« Einstein du XIVe siècle») Nicole Oresme (1325-1382) qui fut le premier a contré la théorie aristotélicienne du poids et à ouvrir la voie vers l'héliocentrisme (cf. Le Traité du ciel et du monde écrit par Nicole ORESME jamais imprimé est souvent cité par de nombreux savants du Moyen âge et scientifiques actuels).

B de Saint-Hilaire.

Il faut vraiment en finir avec toute cette désinformation sur les apports de l'islam aux incultes barbares occidentaux et s'en tenir aux faits historiques pour purger nos universités et notre intelligentsia islamophile de cette dhimmitude mentale.


Dans un style moins polémique, voici ce qu'en dit Stéphane Boiron dans Le Figaro

Les tribulations des auteurs grecs dans le monde chrétien

Contredisant la thèse d'un «islam des Lumières», Sylvain Gouguenheim montre que le savoir grec antique n'a jamais disparu d'Europe et que les Arabes qui traduisirent ces textes n'étaient pas des musulmans.

On se souvient de la récente polémique qui a entouré la conférence tenue à l'université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006, par Benoît XVI, alors accusé d'avoir lié islam et violence. Loin de s'adresser au monde musulman, il s'agissait pour le Saint-Père d'aborder les rapports entre foi et raison et de dénoncer le « programme de déshellénisation » de l'Occident chrétien.

Éclairant fort à propos ce débat, l'historien Sylvain Gouguenheim montre que la qualification d'« âges sombres » ne convient pas à la période médiévale. En effet, l'Europe du haut Moyen Âge ne s'est jamais coupée du savoir grec, dont quelques manuscrits restaient conservés dans les monastères. Des noyaux de peuplement hellénophone s'étaient maintenus en Sicile et en Italie du Sud, Salerne ayant ainsi produit une école de médecine indépendante du monde arabo-musulman. Enfin, durant les premiers siècles du Moyen Âge, il existait aussi une « authentique diaspora chrétienne orientale ». Car, nous dit l'auteur, si l'islam a transmis le savoir antique à l'Occident, c'est d'abord « en provoquant l'exil de ceux qui refusaient sa domination ». Assez naturellement, les élites purent se tourner vers la culture grecque, favorisant ces mouvements de « renaissance » qui animèrent l'Europe, de Charlemagne à Abélard. D'ailleurs, avant même que les lettrés ne vinssent chercher en Espagne ou en Italie les versions arabes des textes grecs, d'importants foyers de traduction de manuscrits originaux existaient en Occident. À cet égard, M. Gouguenheim souligne le rôle capital joué par l'abbaye du Mont-Saint-Michel où un clerc italien qui aurait vécu à Constantinople, Jacques de Venise, fut le premier traducteur européen d'Aristote au XIIe siècle. Ce monastère serait donc bien « le chaînon manquant dans l'histoire du passage de la philosophie aristotélicienne du monde grec au monde latin ».

Une hellénisation restée superficielle

Le savoir grec n'avait pas davantage déserté le monde oriental. Byzance n'a jamais oublié l'enseignement de Platon et d'Aristote et continua à produire de grands savants. Il faut ici saluer l'influence essentielle des chrétiens syriaques, car « jamais les Arabes musulmans n'apprirent le grec, même al-Farabi, Avicenne ou ­Averroès l'ignoraient ». L'écriture arabe coufique fut forgée par des missionnaires chrétiens qui donnèrent aussi aux Arabes musulmans les traductions des œuvres grecques. De ce point de vue, l'arrivée au pouvoir des Abbassides, en 751, ne constitua pas une rupture fondamentale. Contredisant la thèse d'un « islam des Lumières », avide de science et de philosophie, l'auteur montre les limites d'une ­hellénisation toujours restée superficielle. Il est vrai que la Grèce représentait un monde radicalement étranger à l'islam qui « soumit le savoir grec à un sérieux examen de passage où seul passait à travers le crible ce qui ne comportait aucun danger pour la religion ». Or ce crible fut très sélectif. La littérature, la tragédie et la philosophique grecques n'ont guère été reçues par la culture musulmane. Quant à l'influence d'Aristote, elle s'exerça essentiellement dans le domaine de la logique et des sciences de la nature. Rappelons que ni La Métaphysique, ni La Politique ne furent traduites en arabe.

Parler donc à son propos d'hellénisation « dénature la civilisation musulmane en lui imposant par ethnocentrisme ? une sorte d'occidentalisation qui ne correspond pas à la réalité, sauf sous bénéfice d'inventaire pour quelques lettrés ».

Félicitons M. Gouguenheim de n'avoir pas craint de rappeler qu'il y eut bien un creuset chrétien médiéval, fruit des héritages d'Athènes et de Jérusalem. Alors que l'islam ne devait guère proposer son savoir aux Occidentaux, c'est bien cette rencontre, à laquelle on doit ajouter le legs romain, qui « a créé, nous dit Benoît XVI, l'Europe et reste le fondement de ce que, à juste titre, on appelle l'Europe ».

Aristote au Mont-Saint-Michel, Les Racines grecques de l'Europe chrétiennede Sylvain Gouguenheim, Seuil, 280 p., 21 €.

Le néo-fascisme triomphe-t-il à Rome ?

Avec un titre à faire trembler les bobos, « La droite dure met Rome à sa botte », Libération rend compte en Technicolor de la victoire de la droite à Rome. Les électeurs de la ville éternelle ont choisi Gianni Alemanno, ancien néofasciste, comme nouveau maire de la capitale.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le néo-fascisme italien, voici un bon point de départ.




La fiamma e la celtica

Nicola Rao

Sperling, 12 €, ISBN 
978882004193

L’Italie ne se distingue pas seulement par ses pâtes al dente et ses cyclistes gonflés à l’EPO. Elle s’est longtemps différencié par la présence dans sa vie publique d’un parti se réclamant du fascisme mussolinien, seul cas en Europe de survivance politique du camp des vaincus de la Seconde Guerre mondiale. Un mystère que le journaliste Nicola contribue largement à éclaircir dans son nouveau livre, bien écrit et solidement documenté, La Fiamma e la Celtica.

En avril 1945, Pino Romualdi, le secrétaire général adjoint du Parti fasciste se bat comme un beau diable pour organiser la survie du mouvement après la catastrophe qui s’annonce. Son objectif est de plonger l’appareil du parti dans la clandestinité et de poursuivre la résistance aux Communistes et aux envahisseurs.

Ce plan très ambitieux se révèle impossible à mettre en œuvre. Dans le nord du pays, les maquis règlent leurs comptes dans le sang. La répression coûte la vie à des dizaines de milliers de responsables fascistes et un climat de terreur s’instaure partout.


Le parti des héritiers de Mussolini n’a pas davantage échappé à l’électoralisme qu’au passage du temps et des générations. De même, les défenseurs des idées du général De Gaulle se sentent bien seuls à l’UMP et les vieux travaillistes ne se reconnaissent pas dans le New Labour à la sauce Tony Blair. Il faut se faire une raison, en politique, la fidélité ne dure qu’un temps, celui de la jeunesse. Ici Gianni Alemanno en des temps plus musclés.

Les hiérarques survivants se cachent comme ils peuvent. A l’instar de Romualdi, les plus chanceux se réfugient à Rome où les Alliés font régner un calme relatif. Pour le moins, les tueurs communistes ne jouissent pas d’une impunité totale.

Mais l’ambiance n’est pas à l’abattement. Alors qu’au milieu de leurs ruines les Allemands acceptent servilement le joug de leurs nouveaux maîtres, les jeunes proscrits, ceux qui sont montés au créneau pour défendre l’éphémère République sociale italienne, refusent la défaite.

Ce ne sont pas que des mots. A peine quelques semaines après la fin des combats, les attentats symboliques se multiplient. En octobre 1945, un commando hisse le drapeau noir sur la Torre delle Milizie, au cœur de Rome. En avril 1946, un autre déterre la dépouille de Mussolini avant de la rendre et, peu de temps après, des militants occupent brièvement une station de radio romaine pour diffuser… Giovinezza, le chant fétiche de la jeunesse fasciste.

Le fascisme romain aujourd'hui.

Pino Romualdi ne s’est pas démobilisé. Sans se soucier de la condamnation à mort qui lui pend aux basques, il est de tous les fronts. L’échec du passage à la clandestinité, le conduit à s’interroger sur l’avenir du fascisme en Italie. Compte tenu de la domination sans partage du Parti communiste italien (PCI) et de la Démocratie-Chrétienne (DC), Romualdi comprend que la violence ne mène à rien. Il ne voit pas d’autre issue que l’action politique démocratique et le 26 décembre 1946, l’hebdomadaire Rivolta Ideale annonce la création du Movimento Sociale Italiano (MSI).

Le baptême du feu électoral du MSI a lieu en avril 1948. Le résultat est une déception pour les missini. Avec seulement 2% des voix, c’est la démonstration que le pays a tourné la page du fascisme. Autre surprise, qui va déterminer l’orientation politique pour les années à venir, les succès du parti sont engrangés dans le sud du pays. Le nord industriel, bien tenu en main par PCI, boude les héritiers de la République de Salo.

Au premier congrès de juin 1948, de nombreux camarades ne s’étaient pas vus depuis les chasses à l’homme communistes trois ans plus tôt. L’aile gauche arrive avec dans ses bagages l’héritage de la RSI, la rupture avec la monarchie, avec la bourgeoisie, avec le haute finance, avec le monde industriel. L’aile droite, plus réaliste, veut tenir compte de la guerre froide qui s’installe et de l’influence des Etats-Unis. Pour mettre tout le monde d’accord, une proposition est adoptée avec un slogan fédérateur : « Ne rien renier, ne rien restaurer ».

Aujour’hui, la Fiamma, la flamme tricolore du MSI, a disparu de l’horizon électoral italien. La celtica, la croix celtique des jeunes de la droite radicale, s’aperçoit de temps en temps dans les rues dans des cortèges maigrichons. La société italienne qui refuse la gauche molle de Romano Prodi comme la droite friquée de Berlusconi se cherche une alternative. Elle n’est pas prête de la trouver. Au rayon des nostalgies, seul le Che résiste à l’usure du temps. Peut-être parce qu’il n’intéresse plus que les marchands de souvenirs.


Un intellectuel en chambre

Alors que leurs aînés se battent à coups de motions, les jeunes missini sont à la recherche de repères pour les guider dans ce monde nouveau. Ils le trouvent dans une chambre de bonne misérable de Rome où il gît paralysé Julius Evola. Autrefois marginalisé par le Duce, le philosophe est devenu le maître à penser des nouvelles générations mussoliniennes. Evola apprend à ses jeunes disciples à vivre en guerriers héroïques, prêts à se sacrifier au nom de l’honneur, de la fidélité et du désintéressement de soi.

Julius Evola change le fascisme en néofascisme. L’écrivain démode d’un coup tout l’horizon intellectuel du MSI. Le nationalisme étroit et chauvin, les lectures restreintes à Marinetti, d’Annunzio ou Gentile : c’est fini. Maintenant, les jeunes du MSI ne jurent que par l’Imperium. Leur ennemi n’est plus l’Union soviétique ou les Etats-Unis, c’est le matérialisme que ces deux grandes puissances incarnent.

En 1950, Giorgio Almirante est provisoirement mis sur la touche au profit de l’aile plus conservatrice, renforcée en novembre 1951 par l’arrivée au parti du prince Borghese, récemment libéré de prison. Doté d’un immense prestige, acquis durant la guerre à la tête de la Decima Mas, cette unité spéciale de la marine italienne qui a multiplié les exploits contre les Alliés, le prince ne cache pas ses sympathies proaméricaines et son désir que l’Italie rejoigne l’Alliance atlantique.

Le jeu démocratique n’est guère fécond pour le MSI. Tout au long des années cinquante et soixante, sous la houlette Arturo Michelini en qui maintient tant bien que mal la nef à flot, le parti se déchire entre conservateurs et « gauchistes », atlantistes et « évoliens », nationaux et européens ou encore libéraux et corporatistes. Les plus radicaux refusent les compromis exigés par la vie démocratique. L’indispensable accord avec la DC leur apparaît comme un dérive inacceptable et ils quittent le parti pour lancer des mouvements plus « authentiques ».

Le rapprochement avec la DC, bien avancé en 1960, est bloqué par la contre-attaque de la gauche qui oblige la DC a se passer du soutien des fascistes au Parlement. Le pouvoir en tire les leçons. C’est alors que se met en place le trop fameux « arc constitutionnel » réunissant tous les partis « convenables » à l’exception du MSI, schéma d’exclusion que l’on retrouvera plus tard, par exemple, en France avec le Front national ou en Belgique avec le Vlams Belang..

Giorgio Almirante récupère sa place dirigeante en 1969 mais après une brève embellie électorale qui conduit le gouvernement à poursuivre le MSI pour reconstitution du Parti fasciste, les missini connaissent des hauts et beaucoup de bas. Surtout des bas, comme la débâcle de l’Eurodroite, cette candidature commune aux élections européennes de 1979 réunissant notamment le du PFN et le MSI.

Les déceptions électorales, les affrontements incessants avec l’extrême-gauche, le climat de guerre civile déclenché par les groupes terroristes gauchistes, conduisent tout naturellement quelques jeunes missini à quitter le parti et à se lancer dans la lutte armée. Les résultats seront tout aussi lamentables que ceux de leurs adversaires.

Ce sont des années dures où l’on lit dans les rues des graffitis comme « Fasciste, ta place est au cimetière » ou bien encore « tuer un fasciste c’est pas un délit ». Les journalistes s’en donnent à cœur joie et font chorus avec la gauche et l’extrême gauche pour dénoncer la jeunesse noire. Dans les universités, dans les usines ou les administrations, la haine est palpable. Les jeunes fascistes craignent à juste titre pour leur vie.

La Nouvelle droite

En 1977, un courant de pensée venu de France secoue le MSI. Des responsables comme Pino Rauti ou des intellectuels comme Marco Tarchi se font l’écho des recherches de la Nouvelle Droite. On lit toujours Evola, mais les jeunes se passionnent davantage pour les idées d’Alain de Benoist ou pour l’œuvre de Tolkien et organisent des camps d’été appelés Campo Hobbit. Comme en France quelques années plus tard, la greffe néo-droitiste ne prend pas et les éléments les plus engagés intellectuellement s’éloignent d’un MSI empêtré dans un électoralisme à courte vue comme celui de restaurer la peine de mort contre les terroristes !

Après le décès de Giorgio Almirante en 1988, son dauphin Gianfranco Finni, l’ancien responsable des jeunesses, s’empare définitivement du parti en 1991. La déconfiture de la DC et l’apparition à droite de forces nouvelles comme celles gravitant autour de Silvio Berlusconi lui semblent être des opportunités à saisir. Le pas est franchi le 25 janvier 1995 quand Finni tourne le dos à la tradition fasciste et fonde Alleanza Nazionale (AN), un parti conservateur très comme il faut.

Les résultats sont au rendez-vous car, dès l’année suivante, AN récolte 15,7 % des voix et devient le troisième parti italien. Depuis cette date, les scores électoraux d’Alleanza Nazionale restent très stables, oscillant entre 12 et 15 % des voix. Le pari est gagné, mais l’électoralisme se paye au prix fort. Le 23 novembre 2003, en visite au mémorial de Yad Vashem, Gianfranco Finni n’hésite pas à inscrire le fascisme au tableau des horreurs absolues du xxe siècle. Ces propos se traduiront par le départ des derniers fidèles à la mémoire du Duce dont sa petite-fille Alessandra.

Visiter une réserve de jeunes fascistes.

dimanche 27 avril 2008

L'Espagne a-t-elle encore un avenir ?

Famille espagnole des Philippines.

L'historien espagnol Pio Moa a publié une courte analyse de l'origine des nationalismes basque et catalan qui mérite un détour par la qualité de sa synthèse. S'appuyant sur les recherches d'autres historiens connus, comme Jon Juaristi, il décortique la légende des nationalismes modernes pour mettre en lumière une réalité bien plus prosaïque.

Dans la majorité des cas, les nationalismes identitaires de l'Europe de l'Ouest, à ne pas confondre avec ceux de l'Europe centrale (comme celui des nations slaves intégrées dans l'empire Austro-hongrois), n'existaient pas, ou plus, au XIXe siècle car le sentiment d'indentité, d'appartenance, s'était dilué avec le passage du temps.

Les habitants de la Bretagne, de la Galice, de la Castille, du Pays Basque ou de la Catalogne se savaient bretons, galiciens, castillans, basques ou catalans mais, pour la plupart, leur sens de l'identité n'avait pas de traduction politique pratique.

C'est souvent un refus du libéralisme en politique, de l'idéologie égalitaire républicaine, et une volonté de défendre valeurs traditionnelles menacées qui vont réveiller le sens de l'altérité.

A l'appui de cette volonté de se préserver d'une évolution perçue comme néfaste, une poignée d'intellectuels va bâtir une alternative au modèle libéral dominant, en s'appuyant sur une reconstruction de l'histoire et une instrumentalisation de la langue.

Dans certains cas, les défis semblaient insurmontables. Il a fallu toute l'astuce d'hommes comme Sabino Arana pour construire à partir de rien l'histoire d'un Pays Basque qui n'a jamais existé comme entité indépendante. En revanche, les Basques avaient une langue et une base ethnique (le fameux sang RH-) qui servaient de puissants arguments pour susciter la xénophobie à l'égard des autres habitants de la péninsule, les Maketos.

Dans le cas des Bretons, l'histoire était plus généreuse à leur égard puisque l'Etat breton a existé et a mené la vie dure à la France avant de succomber en raison de la défaillance de l'allié impérial. Sans la faiblesse de Maximilien, roi des Romains, la Bretagne aurait préservé son indépendance, qui sait, peut-être jusqu'à nos jours.

Voilà pourquoi les historiens bretons n'ont pas eu besoin comme les Basques de falsifier l'histoire (en dehors de prétendre à l'existence de quelques rois surnuméraires quand l'histoire n'en reconnaît que deux).

L'absence de fondement historique ou linguistique n'interdit pas à une volonté autonomiste de se développer envers et contre tout. Lire la littérature des nationalistes basques du début du siècle où ils revendiquent l'Aquitaine jusqu'à la Garonne résulte risible. Ces historiens en mission confondaient à dessein Gascons et Vascons.

Que le sentiment national basque se fonde ainsi sur une illusion fabriquée par quelques carlistes reconvertis à la fin du XIXe siècle n'a pas empêché l'émergence d'un nationalisme d'autant plus rabique qu'il manque de fondements historiques.



L'écrivain Jean Mabire a montré l'importance des éveilleurs des peuples dans le destin des nations. Ici son enterrement le long des côtes du Cotentin.

Ce qui fait la force d'un nationalisme repose sur l'énergie de ceux qui veulent l'éveiller. Pour reprendre le titre d'un ouvrage de l'écrivain normand Jean Mabire, ce sont les éveilleurs de peuples qui créent les nations, non les arguments juridiques ou historiques qui dorment sur les rayonnages des bibliothèques.

La Savoie nous offre l'exemple de la renaissance, modeste pour le moment, d'un sentiment national grâce à l'intense activité d'une toute petite poignée d'hommes et de femmes. Parti de rien, le mouvement savoisien s'engouffre dans le mécontentement pour le canaliser au sein d'une revendication, identitaire et politique. Cerise sur le gâteau, les Savoisiens disposent d'un riche patrimoine historique à l'appui de leur démonstration.

Prenons le cas de la Franche-Comté. Aujourd'hui morne plaine, cette région a disparu de l'horizon de l'histoire européenne depuis qu'elle a perdu ses princes légitimes et son indépendance de fait. Il suffirait d'une seule personne pour transformer cette terre endormie en une vibrante cause nationale.

Olier Mordrel, un des jeunes étudiants qui a fait renaître le sentiment national en Bretagne après la Première Guerre mondiale.

En Bretagne, le sentiment national a été rendu à la vie par quelques étudiants au début des années 1920 et les tribulations consécutives à la Seconde Guerre mondiale n'ont réussi à l'éradiquer. Il suffit que les circonstances soient favorables pour qu'à nouveau il devienne un acteur décisif du destin de cette nation.

L'Espagne vérifie aussi le fait que c'est l'existence de personnalités remarquables qui permet la cristallisation d'un sentiments national. Au Pays Basque c'est Sabino Arana et en Catalogne, Prat de la Riba, qui ont rendu possible la naissance de ces phénomènes politiques inédits dans la péninsule. En revanche, l'absence de personnalité majeure en Galice explique que le nationalisme ne s'y soit développé que récemment.

A différence de la France où l'idéologie de la révolution française sert encore de ciment à la construction de l'Etat, l'Espagne n'offre qu'une institution monarchique largement dévaluée. Cette lacune explique en grande partie l'explosion des nationalismes périphériques.

Il est paradoxal que les mesures discriminatoires mises en place en Catalogne ou au Pays Basque pour décourager l'usage de l'espagnol soient avalisées par les grands partis nationaux. Il est interdit sous peine d'amende à un commerçant de Barcelone d'afficher une information en espagnol à ses clients. Dans les cours de récréation des écoles, les maîtres doivent intervenir pour interdire aux enfants de se parler en espagnol quand ils jouent à la marelle. En dehors des protestations véhémentes des locuteurs de la COPE et de quelques journalistes, personne ne semble s'en offusquer.

Ces mesures s'inscrivent dans une démarche identitaire que l'on peut comprendre. C'est l'absence de réaction des autres habitants de l'Espagne qui étonne. Cette indifférence comment s'explique-t-elle ?

Le modèle espagnol inventé par les libéraux au XIXe siècle et défendu par Franco est mort. Il faudrait qu'on le dise à cette madrilène.

Probablement parce que le modèle national espagnol est mort et que les Espagnols ne le savent pas encore. Attention, quand je parle de modèle national espagnol je fais référence à celui que les libéraux ont cherché à mettre en place sur le modèle français à partir de la sinistre Isabelle II, en détruisant les libertés locales (les Fueros) et les royaumes composant l'Espagne au profit des provinces, aussi désespérément dépourvues d'âme que les départements français.

Sur cette refondation libérale, centralisatrice et jacobine est née une Espagne nouvelle que je pourrais résumer en paraphrasant Lénine en « le libéralisme plus le télégraphe », arasant le passé au profit d'une construction étatique achevant le cycle des ambitieuses réformes des Bourbons.

Un esprit de droite traditionnel ne pouvait que détester cette Espagne synthétique qui sera adoptée avec enthousiasme tant par les militaires que par les partis totalitaires de droite comme de gauche.

Or ce modèle espagnol est aujourd'hui démonétisé, totalement surclassé par les modèles des nationalismes périphériques qui pourraient être perçus comme la revanche posthume des réactionnaires de la seconde moitié du XIXe siècle mais qui ne sont en réalité que des jacobinismes au petit pied, la pâle traduction localiste du nationalisme espagnol comme pouvait l'aimer le généralissime.

Or l'Espagne reste une grande chose. Non seulement une épopée commune extraordinaire, bien racontée par Javier Esparza dans son superbe livre la Gesta española, mais aussi une réalité humaine incontestable, celle d'un univers bicontinental uni par des liens qui vont au-delà de la
simple langue partagée.

Cette nouvelle Espagne reste à inventer car les nationalismes périphériques sont désormais un réalité inexpugnable, comme l'ont été en leur temps les indépendances américaines. Il faut qu'une nouvelle génération d'Espagnols se pense un projet commun à tous ceux qui, dans la péninsule, parlent l'Espagnol. C'est l'attractivité de ce modèle qui peut devenir le contrepoids indispensable aux nationalisme périphériques, de la même manière que l'attractivité économique de Madrid donne une leçon de modestie bien nécessaire aux Catalans et aux Basques.

Un univers bicontinental : cadets espagnols à Cuba en 19898.

Oui, le nationalisme espagnol comme Franco le comprenait, tout comme celui de ses adversaires de gauche, est mort. Mais l'Espagne est toujours vivante. Il suffit qu'à son tour elle trouve un éveilleur de peuples.

samedi 26 avril 2008

Libération et la Colombie

Mario Uribe, un cousin encombrant.

Ce matin, le journaliste Michel taille publie un bon papier sur la situation politique en Colombie dans les pages du quotidien bobo Libération. Certes, il persiste à appeler les groupes paramilitaires « d'extrême-droite» sans donner ses raisons, mais le papier est bien informé et équilibré, ce qui prouve que l'on peut écrire avec pertinence sur la Colombie sans s'y trouver. Que la rédaction en chef du Figaro en prenne note.

Le cousin du Président à l’ombre des paramilitaires

Le sénateur colombien Mario Uribe, cousin du président Alvaro Uribe, n’a pas si mal dormi lors de sa première nuit en prison. Le cacique, arrêté mardi soir par la justice pour ses liens présumés avec des milices mafieuses d’extrême droite, «a été reçu solidairement par ses compagnons du Parlement», selon un de ses avocats. Il a retrouvé derrière les barreaux 31 collègues, détenus pour la même accusation.

C’est le plus fort coup de semonce pour le Président depuis le début du scandale de la «parapolitique», il y a un an et demi quand la justice a dévoilé les liens entre politiciens de la coalition présidentielle et paramilitaires. Ces groupes antiguérilla formés à partir des années 1980 par de grands propriétaires et des cartels de la drogue avec la complicité d’autorités civiles et militaires ont fait des dizaines de milliers de victimes. Les parlementaires mis en cause sont accusés d’avoir reçu l’appui des escadrons pour se faire élire, en échange du pillage des fonds publics. Ce dernier rebondissement a détourné l’attention des médias colombiens du dossier des otages de la guérilla.

Voiture blindée. Plus qu’un cousin, Mario Uribe a été l’allié le plus fidèle du président pendant vingt ans. C’est en faisant campagne ensemble qu’ils sont arrivés au Parlement pour la première fois en 1986, l’un au Sénat et l’autre au Congrès. Ils ont fondé ensuite un petit parti, Colombia Democrática, aujourd’hui frappé par le scandale. Quand Alvaro a été élu gouverneur de leur fief de l’Antioquia, la région de Medellín, en 1995, c’est Mario qui a hérité de son siège de sénateur. De là, il a défendu, après l’arrivée de son cousin à la présidence, en 2002, ses projets les plus polémiques ; il a notamment participé à la rédaction de la loi dite de «justice et paix» qui a servi de cadre à la démobilisation controversée des paramilitaires. Mais l’opposition de ses collègues a durci les peines prévues pour les chefs des milices, et certains d’entre eux, se sentant trahis par le pouvoir, ont commencé un grand déballage.

C’est en partie le témoignage d’un de leurs principaux dirigeants, Salvatore Mancuso, qui a provoqué la chute de Mario Uribe. Il a affirmé que le «premier cousin», comme il est surnommé, lui avait demandé de lui apporter des voix aux législatives. Un autre paramilitaire l’accuse d’avoir concerté avec les milices l’expulsion de paysans pour acquérir des terres à prix bradé.

Le notable rondouillard, rongé par la peur de la prison, a démissionné de son mandat en espérant plus de clémence de la justice. Peine perdue. Mardi, il a repoussé l’échéance une dernière fois en se réfugiant à l’ambassade du Costa Rica pour demander l’asile politique, en vain. Une voiture blindée est venue chercher le fugitif en soirée, sous les cris d’«assassin» lancés à la sortie par des proches de victimes de paramilitaires.

Parti U. Le coup a couronné une succession de mauvaises nouvelles pour Alvaro Uribe. Une enquête vient d’être ouverte contre deux de ses principaux alliés : Nancy Patricia Gutierrez, présidente du Sénat, et Carlos García, président du parti U - comme Uribe. «Ça affecte le gouvernement du président parce que nous sommes ses amis», a lancé García. Le sénateur Rubén Dario Quintero, qui fut son secrétaire personnel lorsqu’il était gouverneur de l’Antioquia, a de plus été arrêté le mois dernier. Ce cas réveille de mauvais souvenirs : à cette époque, Uribe encourageait le développement de milices au départ légales, mais qui ont vite plongé dans les massacres et le trafic de drogue.

Le président Uribe bénéficie du soutien de 80% des Colombiens et, aussi, des Etats-Unis. Ici, le secrétaire à la Défense en visite à Bogota.

Toujours crédité d’une popularité de plus de 80 % dans les sondages, Alvaro Uribe accuse à demi-mot les juges de menacer «la stabilité institutionnelle» en utilisant les témoignages de «bandits».

Mais une affaire de clientélisme s’est ajoutée au «parascandale» : Yidis Medina, une congressiste dont le retournement a permis l’approbation d’une réforme constitutionnelle ouvrant les portes à la réélection d’Uribe, en 2006, accuse le Président de lui avoir proposé des postes en échange de son vote décisif.

Pendant les scandales, les narcomilices d’extrême droite sont toujours à l’œuvre : 23 syndicalistes ont été assassinés depuis le début de l’année, et des escadrons réarmés ensanglantent plusieurs régions pour s’assurer le contrôle des routes de sortie de la cocaïne. L’arrestation du premier cousin n’y aura rien changé.

vendredi 25 avril 2008

Bill Cosby est-il raciste ?

Dans les colonnes du magazine de gauche américain The Atlantic, le journaliste Ta-Nehisi Coates s'intéresse à la transformation du comédien et humoriste Bill Cosby en un critique et un réformateur social.

La question qu'il pose est la suivante : un Noir peut-il critiquer les Noirs ? Peut-on mettre en cause la culture de victimisation qui rejette sur les Blancs la responsabilité de tous les maux qui accablent les Noirs des Etats-Unis ?

A lire et à voir. Pour anglophones avertis.

Heinrich Harrer

Heinrich Harrer.

Pour dissiper les mensonges de Laurent Dispot, voici une biographie d'Heinrich Harrer publiée par l'hebdomadaire de qualité britannique The Economist.

Heinrich Harrer, mountaineer and explorer, died on January 7th, aged 93

WHEN Heinrich Harrer gazed for the first time on Lhasa, the capital of Tibet, in 1946, he noticed especially the roof-pinnacles of the Potala Palace, gleaming with gold. After 21 months on the run from a British prison camp, having crossed 65 mountain passes and 1,000 miles of territory more than 16,000 feet high, it seemed like a glimpse of Paradise. He had travelled by yak and on foot; he was now verminous and starving, in rags of sheepskin, crippled with sciatica from sleeping on frozen ground, and without a rupee to his name. But gold shone ahead of him.

He little knew that up on that roof, from time to time, a boy of 11 would wander up and down. The youngster had an excellent collection of field glasses and telescopes, and these he would train on the town, watching people. When his subjects—for he was their god, and they his worshippers—realised he was observing them, they would try to remove themselves from his field of vision. But, if only from a distance, the young Dalai Lama would try to catch them. His life otherwise was study and prayer, in dark rooms, with few visitors. The roof was his window on the world.


Tibet at that time was completely closed to foreigners. A foreigner like Mr Harrer—an Austrian mountaineer, fetching up in Lhasa with flowing beard and hair, speaking Tibetan like a peasant—was particularly suspect. But having got there with such effort, he could not bear to leave. Gradually, his life and that of the child-god began to intersect. At religious ceremonies, as the Dalai Lama processed through ecstatic crowds and colonnades of statues made of butter, he would dart sly smiles at Mr Harrer, seeing a figure every bit as exotic as himself.

Mr Harrer, a champion skier and, since his village boyhood, happiest on snow and ice, built a skating rink below the palace. There the Lhasans, delighted and mystified, learned the art of “walking on knives”. The Dalai Lama, who could not see the rink through his telescope, sent a request for a cine-film of the skaters. Then he asked for a cinema. Mr Harrer built him one, running the projector off an old Jeep engine, and discovered at his first proper audience with the living Buddha that the boy had already dismantled and re-assembled it, all by himself.

Over the succeeding months Mr Harrer became his photographer, his teacher and his friend. He taught him maths, geography, science, and what Churchill and Eisenhower had done. As Mr Harrer recorded and slowly understood Tibet, accustoming himself to barley porridge, searing cold and the virtue of stoical patience, the Dalai Lama with avid curiosity pieced the outside world together—until, in 1950, the Chinese invasion of Tibet put an end both to his political innocence and to Mr Harrer's seven-year sojourn there.

They had been, he said later, the happiest years of his life. They had also been unintended. Mr Harrer had gone to Kashmir in 1939 on quite different business, to scout out a “killer mountain” called Nanga Parbat for a possible assault by his team of German and Austrian climbers. He had been arrested instead, on the eve of war.

His purpose in Kashmir had not been entirely unpolitical. He was already a hero in Austria for having made, with three others, the first successful ascent of the infamous north face of the Eiger in 1938. The conquering of the mountain had coincided with Austria's absorption into Nazi Germany, a highly symbolic display of united dominance and strength. Hitler himself had congratulated him. Keyed up by that, Mr Harrer longed to be picked for a Himalayan expedition. To make himself more eligible, he joined the Nazi party and the Styrian SS, and was hired to teach SS officers skiing.

On the White Spider
The Dalai Lama knew nothing of his teacher's past. Mr Harrer did not wish to tell him. He might have told no one, had not the book he wrote of his experiences, “Seven Years in Tibet”, been made in 1997 into a Hollywood epic, with Brad Pitt starring as himself. This drew attention, then investigation. Nothing remotely evil was ever attributed to Mr Harrer; he said he had worn his SS uniform only once, at his wedding.

The witch-hunters ensured that the rest of his life was tainted by this episode. But Mr Harrer's passion was mountains, and it was this passion alone that had ever got him into trouble. The most dangerous moment of his life—the moment after which, he said, he felt privileged to remain alive at all—saw him dangling on the 7,000-foot vertical face of the North Wall of the Eiger, no crampons on his boots, with the surface continually melting in the sun and rocks cascading past him. He was on the White Spider, a network of sheer ice on which nine mountaineers had died not long before. There was no shelter or hiding place; he was continually exposed. And far below, in the meadow from which the mountain rose, a crowd of telescopes was trained on him.

He later said he felt nothing but contempt for those who had observed him, safe and distant, like indifferent gods. He was to feel quite differently about the god, with his long hair and glowing, excited smile, who tried so hard to observe him through his telescope in Lhasa.

Le bêtisier du journalisme

Laurent Dispot, journaliste à la Règle du jeu et ancien fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire, publie un article dans Libération qui est modèle de désinformation et de mauvaise foi.

Il utilise des images et des mots-clefs incapacitants pour tenter d'attaquer la cause tibétaine. A conserver sous le coude pour éclairer les apprentis journalistes.


Le dalaï-lama et l’honneur nazi

En juillet 1938 (anniversaire en 2008), un SS champion d’alpinisme est vainqueur de la face nord de l’Eiger, en Suisse : une «première». Il s’appelle Heinrich Harrer. Le récit de son exploit, et sa photo avec Hitler, sont aussitôt diffusés massivement en Europe et dans le monde par la machine de propagande de Goebbels.

Il s’est inscrit à la SA en 1933, à la prise de pouvoir par Hitler (trois quarts de siècle en 2008). Passé à la SS, il est un favori du Reichsführer Heinrich Himmler.

Quelques mois après, autre «première» : ses camarades SS et lui-même sont vainqueurs des synagogues brûlées et des familles juives terrorisées, sur tout le territoire de l’Allemagne, lors de ce qu’ils nomment par dérision «la nuit de Cristal», le 9 novembre 1938.

Pendant que les Juifs passent à la nuit et au brouillard, Harrer est investi d’une mission par Hitler et Himmler en personnes : s’infiltrer au Tibet, en accord avec les ministres régents du dalaï-lama enfant, pour devenir précepteur de celui-ci. En pleine guerre d’agression contre la Chine japonaise, il s’agit de conquérir Lhassa comme nœud stratégique sur l’axe Berlin-Tokyo.

2008 est l’anniversaire de la «reconnaissance» par Hitler en 1938 de la stratégie de morcellement de la Chine menée par le Japon. Autrement dit la Mandchourie occupée par l’envahisseur fasciste.

Heinrich Harrer a accompli sa mission de confiance hitlérienne, malgré la défaite militaire de1945, en la transformant en un logiciel pseudo «spirituel» installé dans des têtes affamées de servitude.

Son rapport de mission, Sept ans au Tibet, était bourré de mensonges grossiers et de fascination pour le «Führerprinzip» impitoyable du théocratisme lamaïque. Il a été transformé en film de propagande mondiale, en 1997, par le cinéaste français Jean-Jacques Annaud. Sept ans au Tibet, produit à Hollywood n’était qu’un «Bienvenue au nazi chez les Tibétains» avec dans le rôle du «gentil SS» un Brad Pitt aux cheveux très blonds, aux yeux très bleus, assorti de tout plein de beaux drapeaux à croix gammée.

A la mort de Harrer en 2006, et encore ces jours-ci, le dalaï-lama a diffusé de ce SS une apologie sans réserves : c’est-à-dire sans les mots «nuit de Cristal», «Himmler», «Hitler», «Juifs». Où qu’un SS ait été en mission, il était à Auschwitz. Il n’y a pas de «voie médiane» entre les Juifs martyrs dès 1938 et le champion nazi de 1938 encensé par le dalaï-lama en 2008.

L’«Océan de Sagesse» ne doit pas servir à noyer le poisson de la mémoire et de l’histoire : à relancer en contrebande le «Hitler connais pas» et «la Shoah détail de la Seconde Guerre mondiale». Le négationnisme n’est pas soluble dans les neiges éternelles. Le maître (spirituel) a eu ce maître (d’école). Il lui reste fidèle. Il y met son honneur. Sur le ceinturon des SS figurait la devise : «notre honneur est notre fidélité». Le dalaï-lama met, depuis soixante ans, son point d’honneur à ne pas parler de la mission au Tibet confiée en 1938 à son précepteur par Hitler et Himmler, ni des motifs mystiques, racistes et stratégiques de cette mission.

Il pourrait invoquer son enfance, regretter d’avoir été manipulé par un plan des nazis et de leurs alliés japonais : ceux qui violaient Paris, Oradour, Tulle ; ceux qui violaient Nankin. Au lieu de cela, il traite la destruction des Juifs d’Europe de rétribution, forcément juste, de fautes antérieures : il jette la Shoah à la poubelle du «karma». Et il ne cesse de ressasser son remerciement à un SS d’avoir été son «initiateur à l’Occident et la modernité» .

En acceptant ce discours, des Occidentaux et des modernes se font citoyens du déshonneur.

Au championnat des faux-culs…

Willi Schludecker, un idiot utile.

Dans le Guardian, Stephen Bates nous raconte, en trempant sa plume dans des larmes, qu'un ancien pilote de la Luftwaffe vient régulièrement en Angleterre pour s'excuser d'avoir largué des bombes sur Bath en 1942.

Il faut avoir bien du culot pour ne pas relever le paradoxe de cette visite pour expier devant les caméras de télévision une poignée de victimes anglaises d'un raid de représailles qui en a fait un total d'environ quatre cents alors que les Allemands, en dépit de tous leurs défauts, n'ont jamais pratiqué le bombardement stratégique de terreur comme les Anglais.

Cela peut étonner les jeunes lecteurs, mais ce sont les Anglais qui ont fait le choix de viser les civils allemands dans le but de briser le moral de la population allemande. Les Français, les Allemands et les Soviétiques ont utilisé l'arme aérienne à des fins tactiques.

Cela correspondait aussi, rappelons-le, à des conceptions précédant la guerre. Ces trois puissances continentales n'avaient pas les moyens de développer en sus une aviation de bombardement lourd, alors que les Britanniques, bien à l'abri dans leur île, avaient au contraire privilégié cette hypothèse. Il faut lire à ce sujet les ouvrages de Patrick Facon, le meilleur spécialiste français de ces questions.

Le livre à lire pour oublier les radotages séniles de Willi Schludecker.
Pour l'acheter, cliquer ici.

Durant la « bataille d'Angleterre », la Luftwaffe avait des consignes très strictes pour éviter les cibles civiles. Ce sont les bombardements répétés de villes allemandes par la RAF qui ont fait changer d'avis Hitler, sauvant ainsi la mise de la RAF dont les installations au sol étaient mises à mal.

Les raids allemands de 1942 étaient une bien inutile et bien futile et bien dérisoire réponse de la Luftwaffe aux bombardements anglais qui visaient le centre des villes dans le but de maximiser le nombre de victimes civiles. A l'époque, les Anglais ne disposaient pas des moyens pour viser une cible spécifique. Ils devaient se contenter de bombarder une zone déterminée. Faute de détruire les usines, ils ont estimé que de tuer les ouvriers et leurs familles faisait tout autant l'affaire.

Cette pratique sera perfectionnée, si l'on peut dire, jusqu'au raid de Dresde en 1945 qui fera un nombre de victimes indéterminée, quelque part entre 35 000 et 200 000.

On attend les excuses d'un pilote anglais.



Luftwaffe pilot apologises for 1942 bombing
A second world war Luftwaffe pilot will tonight stand in a memorial garden in Bath, on the site where 30 people were killed in an air raid shelter during a bombing raid in April 1942, and apologise in German for his part in the attack.

Or Willi Schludecker, 87, a retired electrician and widower from Cologne, his solitary acts of expiation in a Britain he last saw from several thousand feet while flying his Dornier 217E-4 are becoming an annual event. They have become moving visits, much appreciated by the relatives of those who died in what were known as the Baedecker raids, when the German high command targeted English cities, allegedly chosen from guidebooks, in retaliation for RAF attacks on Germany.

Bath's annual remembrance service usually attracts only a few participants, but the German veteran's attendance tonight is thought likely to bring many more, with television crews also present.

Chris Kilminster, one of the service's organisers, whose grandparents died in the raid, said: "This has taken honour and courage on Willi's part. I hope he goes back remembering we are friends now."

Schludecker, who won the Iron Cross twice and completed 120 sorties over Britain, told the Bath Chronicle: "I had to come. The past is coming back to me and we should never forget all that. We did not realise what we had done at the time."

Visiting York last year, also damaged in raids, he said: "When we were dropping bombs we didn't think of people we might hit. The war was madness. I realise now what I did and will come back to say sorry. I was afraid the British would be very angry but I find now they are very gentle."

jeudi 24 avril 2008

Le Figaro, auxiliaire des FARC ?

Des paramilitaires sous le commandement d'El Aguila rendent leurs armes à Teran (Cundinamarca), en présence du haut commissaire pour la Paix, Luis Luis Carlos Restrepo.


Le Figaro a fait très fort ce matin. Les journalistes Pascale Mariani et Roméo Langlois ont envoyé cet article de Bogota dans lequel ils analysent la situation politique colombienne en reprenant les paramètres utilisés habituellement par les FARC et leurs complices médiatiques.


Le scandale des paramilitaires colombiens éclabousse Uribe

C'est un symbole de la politique colombienne qui est sorti mardi soir sous les huées des manifestants, enfermé dans un 4 × 4 noir de l'ambassade du Costa Rica à Bogota. L'ex-sénateur Mario Uribe, accusé d'association de malfaiteurs pour ses liens présumés avec les paramilitaires d'extrême droite, venait de se voir refuser l'asile politique par le petit pays d'Amérique centrale. Le cousin germain du président Alvaro Uribe a rejoint la prison de La Picota, où un pavillon spécial a été aménagé pour loger la trentaine d'ex-parlementaires. Selo la blague colombienne à la mode, «bientôt, le Parlement devra siéger à La Picota».

En quoi les « paramilitaires » sont-ils « d'extrême-droite » ? les journalistes ne l'expliquent pas car ils seraient bien en peine de le dire. C'est le vocabulaire des compagnons de route des FARC.

Le scandale dit de la «parapolitique» n'en finit pas d'ébranler les institutions et d'éclabousser les alliés du président Alvaro Uribe. La presse a ainsi surnommé l'affaire des liens d'une partie de la classe politique avec la mafia paramilitaire, ces milices antiguérilla intimement liées au trafic de cocaïne. Toujours plus d'élus sont accusés d'avoir eu recours, depuis 2001, à la terreur exercée par les «paras» sur les électeurs pour s'assurer des votes. Depuis, les paramilitaires ont rendu les armes, contre des peines mineures, grâce à une politique de démobilisation engagée par le président Uribe.


Et alors ? Le gouvernement offre aux guérilleros des FARC leur réinsertion dans la vie civile sans même de « peines mineures ». Peut-être qu'aux yeux des journalistes du Figaro le fait d'être un combattant communiste mérite une décoration.

Salvatore Mancuso, l'un de leurs chefs aujourd'hui en prison, a affirmé que les paras étaient parvenus à infiltrer «toutes les institutions» de l'État. «Sous couvert de lutte antiguérilla, les paramilitaires, alliés à certains secteurs de l'armée et de l'oligarchie, ont massacré et déplacé des paysans pour voler leurs terres», rappelait devant l'ambassade du Costa Rica, le comédien Carlos Satizabal. Toute la journée de mardi, une foule indignée de défenseurs des droits de l'homme et de représentants des victimes a manifesté devant le bâtiment où Mario Uribe, dans l'espoir d'échapper à la prison, s'était réfugié. Selon les ONG, des dizaines de milliers de Colombiens sont portés disparus ou ont été assassinés ces vingt dernières années par les paramilitaires.


Selon « les ONG ». Des noms, des dates, des chiffres. Du sous-journalisme. On se demande pourquoi cette belle paire est partie en Colombie. Je rappelle qu'un club de pétanque est aussi une ONG.

Le parquet accuse Mario Uribe de s'être réuni, à des fins électorales, avec le chef paramilitaire Salvatore Mancuso, et d'avoir eu recours aux milices pour acquérir des terres. Avec son incarcération, le scandale de la parapolitique touche le cercle des intimes du président. Car Mario Uribe n'est pas seulement le cousin germain d'Alvaro. Il est aussi, depuis deux décennies, son associé politique. Dans la région de Medellin, les deux cousins ont gravi main dans la main les marches du pouvoir, depuis leur élection au Parlement en 1986. Ensemble, les deux hommes ont fondé le parti Colombia Democratica, dont la totalité des élus au Parlement sont aujourd'hui sous les verrous.

Popularité record

Plus d'une soixantaine de parlementaires sont aujourd'hui mis en examen. «Et le pays semble trouver cela normal», observait un manifestant devant l'ambassade du Costa Rica. Une allusion à la popularité record du président Alvaro Uribe : 84 % des Colombiens approuveraient son style de gouvernement et sa politique de guerre totale contre les guérillas, notamment celle des Farc qui détient des otages parmi lesquels la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Comme pour prendre les devants, le président a révélé mercredi, sur les ondes de Radio Caracol, qu'un ex-paramilitaire, «un bandit assoiffé de vengeance», l'impliquerait dans le massacre d'El Aro, en 1997, au cours duquel une vingtaine de paysans ont été assassinés. Alvaro Uribe, qui était alors gouverneur de la région de Medellin, a vivement réfuté ces accusations. Mais alors que ses adversaires l'accusent de faire pression sur le pouvoir judiciaire pour étouffer les scandales, le chef de l'État rappelle que c'est au contraire grâce à sa politique de démobilisation des paramilitaires qu'ils peuvent aujourd'hui éclater au grand jour.

Pablo Victoria.

Ce que les journalistes du Figaro auraient dû expliquer à leurs lecteurs nous l'avons demandé à l'ancien parlementaire colombien Pablo Victoria.



Que sont les paramilitaires ?

Les paramilitaires sont la conséquence directe de l'abandon par l'Etat colombien de grandes étendues de notre territoire qui fut immédiatement occupé par les FARC. Les agriculteurs, les éleveurs n'ont pas été en mesure de revenir sur leurs terres qui sont restées longtemps improductives.

Les groupes d'autodéfense sont nés de l'instinct de conservation des habitants du cru. Dans un premier temps, ils ont seulement cherché" à protéger leur lopin de terre, leurs quatre poules et leurs vaches de la voracité des communistes. Voyant que leurs efforts décourageaient les FARC de s'étendre comme un chancre, les plus courageux sont passés à l'offensive pour rendre des parcelles de territoire à leurs habitants légitimes.

Ces premiers groupes de paramilitaires étaient effectivement payés par les propriétaires terriens et par les exploitants agricoles désireux de retourner chez eux.

Mais pendant ce temps, les marxistes des FARC et de l'ENL découvraient les immenses possibilités offertes par le trafic de drogue. Grâce aux millions de dollars récoltés par la cocaïne, les communistes ont pu largement s'équiper, surclassant ainsi les milices d'autodéfense.

Devant l'indifférence et l'impuissance de l'Etat à défendre ses citoyens, les paramilitaires ont suivi l'exemple de la guérilla et ont eux aussi trafiqué de la drogue. Les moyens obtenus par la vente de cocaïne ont également permis aux paramilitaires de s'équiper, d'autant plus facilement qu'ils ne combattaient pas l'Etat, mais la subversion, bénéficiant ainsi de nombreuses complicités au sein de l'Armée et du système politique.

Avant l'arrivée au pouvoir d'Alvaro Uribe, les paramilitaires étaient le seul rempart contre la guérilla. C'est pourquoi une des conditions des FARC et de l'ELN pour arrêter les combat était la fin des paramilitaires. Ce n'était que de la propagande car la guérilla a poursuivi ses activités criminelles après le début de la démobilisation des milices d'autodéfense.

Heureusement, la politique du président Uribe a permis à l'Armée colombienne de prendre le relais et a rendu l'existence des milices inutile.


Un autre moment de la démobilisation.

Comme toutes les forces armée en marge de la loi, les milices d'autodéfense ont commis de nombreux excès et même des crimes. Il faut les poursuivre, mais sans pour autant les mettre sur le même plan que les criminels des FARC et de l'ELN.

Poursuivre le cousin du président pour des liens avec les milices est une bouffonnerie car tout l'appareil d'Etat et tout le monde politique colombien a, par la force des choses, été au moins un jour complice des milices. Ne serait-ce que pour pouvoir dormir chez soi sans courir le risque d'être assassiné.

Propos recueillis par téléphone depuis Bogota.

La fosse d'Alcala se fait toute petite


Un bourreau satisfait. Les associations « pour la mémoire historique » ne s'intéressent pas à lui, sans doute le dernier criminel contre l'humanité encore en vie en Europe.


Les dernières nouvelles de la fosse commune découverte à Alcala de Henares le 11 février dernier font revenir cette information à de plus justes proportions. Les Socialistes avaient voulu faire de la découverte de cette fosse une arme politique contre la droite. La droite voulait profiter de l'opportunité pour rappeler les crimes commis par les socialistes durant la guerre civile en Espagne.

Socialistes et conservateurs sont déçus. Selon les dernières fuites en provenance de l'Institut de médecine légale de Madrid, les militaires ont sorti de terre les corps de sept jeunes gens, dont celui d'une femme. On est bien loin des 150 cadavres annoncés.

Santiago Carrillo à l'époque de ses sinistres exploits.

Les légistes ont examiné à partir du 13 mars dernier le contenu des cinq sacs contenant tout ce qui restait des victimes dont une paire de souliers. Les premiers examens confirment qu'il s'agit de victimes datant la guerre civile car on a retrouvé les restes d'une balle et d'effets militaires.

Une liste de victimes de Santiago Carrillo publiée dans les annonces nécrologiques du quotidien El Mundo.

Dans deux mois, les experts vont livrer leur rapport définit à partir duquel le juge va classer l'affaire ou bien ouvrir une information judiciaire.

Comme tout porte à croire qu'il s'agit l'oeuvre de tueurs du comité de salut public de Madrid dirigé par les socialistes et les communistes (dont Santiago Carrillo), il est fort probable que cette fosse d'Alcala poursuivre sa très discrète carrière médiatique.


Une victime de Carrillo lui écrit pour lui rappeler ses crimes.

mercredi 23 avril 2008

Angleterre : le retour


Dans les colonnes du Guardian, le journaliste Steven Morris rend compte de la renaissance,
toute relative pour le moment, du sentiment national anglais.

Les grandes puissances impériales perdent leur caractère national en absorbant d'autres nations. Le cas des Anglais est spectaculaire car ils ont abdiqué de leur identité pour devenir « Britanniques » afin d'accommoder sous cette étiquette les Ecossais, les Gallois et les Irlandais (sans oublier les Corniques).

Grâce au retour en force des sentiments nationaux, les Anglais ont été contraints de lâcher l'Irlande puis d'accorder une régionalisation (« Devolution ») aux Ecossais puis aux Gallois. L'influence des idées régionalistes allemandes a été décisive dans cette évolution. Raison de plus pour les « little Englanders » de détester l'Union ?

Non, car c'est l'Union européenne qui, paradoxalement, encourage le retour d'un parlement proprement anglais pour régler les affaires anglaises. On oublie souvent que le Royaume-Uni a été un pays très centralisé, concentrant les pouvoirs à Londres, sur le banc du parlement anglais. Quand celui-ci par la force des choses est devenu britannique, les affaires anglaises étaient traitées par l'ensemble des élus.

Avec la Devolution, nous en sommes arrivés au paradoxe que les élus écossais, gallois ou irlandais peuvent avoir leur mot à dire sur les questions affectant les Anglais alors que les élus anglais n'ont rien à dire sur les affaires écossaises, galloises ou irlandaises.

Il est donc à la fois démocratique et de bon sens que les Anglais aient leur propre parlement, tout en conservant, pour le moment, un parlement commun pour l'île de Grande Bretagne et pour le nord de l'Irlande.

Personnellement, je suis enchanté par cette évolution. Je fais des voeux pour que progressivement nos voisins insulaires s'appellent par leur nom et cessent de nous bassiner avec le terme « Britannique » qui est le mariage de la carpe et du lapin.

A toutes fins utiles, rappelons aux descendants des Angles et des Saxons que les seuls Britanniques, en toute justice, sont les habitants de la Bretagne.

Steven Morris looks at why this St George's day appears to be so popular

It will probably be impossible to visit a ruined castle in England this week without coming across a pretend knight setting about a fake dragon, as an increased interest in Englishness - combined with the realisation by marketing types that there is money to be made - is expected to turn today's St George's Day celebrations into the biggest in recent history.

Festivities will continue into the weekend, when archers will be taking aim, Morris dancers dusting off their bells and mummers invading town squares everywhere. Hundreds of events are being held, ranging from state of the nation debates in London to an "asparagus run" - a riposte to France's Beaujolais run - in Worcestershire.

The St George's Cross will be flown above Downing Street for the first time on St George's Day. It will take its place on the second flagpole above No 10 after a review of flag-flying ordered by the prime minister; the main pole is reserved for the union flag.

The review has concluded that the flags of the three nations in Great Britain should fly above No 10 on their national days; so the red dragon of Wales will appear on St David's Day and Scotland's blue and white saltire on St Andrew's Day. No flag will be flown for the fourth member of the UK because Northern Ireland's divided communities cannot agree on a joint flag.

The real proof that St George's Day is taking off again will be seen in the profit margins of the firms who produce themed goods, mainly for pubs. Peeks, in Dorset, one of Europe's leading suppliers of party bits and pieces, said yesterday that sales of its St George's Day packs - crammed with everything from red and white plastic bowler hats to red and white loo signs - were up by 50% this year. For the first time in the company's 60-year history they were outselling the packs they produce for St Patrick's Day.

Nick Peek said: "St George's Day has been getting bigger for a few years now. Pubs are going hell for leather at it and our stocks have been getting low."

He suggested the trend was not just due to patriotism but because pubs were using the day as a marketing tool, partly because they face losses thanks to England's failure to qualify for the Euro 2008 championships and, arguably, because of the smoking ban.

The British Beer and Pub Association is calling for a "national toast" to St George this evening. Communications manager Neil Williams admitted pubs had taken a look at the profits made from St Patrick's Day and realised they were "missing a trick" if they did not celebrate England's saint.

Marcus Stafford, from the England Society, said it was not just about making money but about ordinary people realising it was okay for them to be English. "Just four or five years ago St George's Day was not really celebrated," he said. "English was bad. But people are beginning to realise that they are living in England and not a region of the EU. Devolution has helped the cause. Scotland and Wales have their assemblies. People have started to ask: 'What about the big bit in the middle?' And the more St George is celebrated, the more the flag is taken away from the far right where it has been tainted."

The poet Brian Patten was commissioned by English Heritage to write a St George's Day poem. It includes the verse: So on this day let's celebrate/England's valleys full of light,/The green fire of the landscape/Lakes shivering with delight. He said: "There is no country more beautiful than England in April. I believe we should celebrate its landscape, and its flora and fauna, through St George's Day."

English Heritage has also produced a guide on how to celebrate, which includes recipes from beer-battered fish and cheese scones to that more modern English classic, chicken tikka masala.

Calls to make St George's Day an official holiday have been answered by some bosses. In Lancashire David Haythornthwaite, whose company supplies animal health products, is allowing 120 employees a paid extra holiday.

Indeed, companies that are not being seen to celebrate are coming under fire. In Birmingham there has been a fuss over the department store Selfridges, which bathes its premises in green for St Patrick's Day but is not illuminating it in red for St George's Day. The store says it would like to but the red lights actually turn the building pink.

The Queen and the Duke of Edinburgh will attend a service of thanksgiving at St George's Chapel in Windsor to mark the 660th anniversary of the founding of the Order of the Garter and the College of St George.

And in the Vale of Evesham a crop of English asparagus will be picked and the spears driven to the Commons in a Morgan Roadster, where they will be received on a Royal Worcester plate by the St George's parliamentary group and Miss England, Georgia Horsley.

Lire aussi :

A nation for the building

Forget Britishness: we need to muse on life after the union. But what will a new England look like?

Simon Heffer n'est pas en reste dans le Telegraph.

England, arise and claim self-determination!

Happily, we have moved on from the days when it was necessary to be embarrassed about being English 365 days a year. Now, since many English have awoken to the iniquities of devolution, just one day is enough: and it is today.

Pour en savoir plus, visitez le plus anglais des sites, ici.

samedi 19 avril 2008

Découvrir la vie à bord d'un destroyer


L'affaire du Ponant a réveillé l'intérêt de nos visiteurs pour les choses de la mer en général et de la marine en particulier.

Pourquoi ne pas monter à bord d'un destroyer ?

Désolés, nous ne pouvons pas vous convier à bord d'un bâtiment de la Royale. Ils ne sont pas très à la page.

En revanche, bienvenue à bord de l'USS Russell. Bon voyage.



Il faut nettoyer partout ! Même le surbau.

La flotte en marche.

L'armurier met en place des mitrailleuses de sabord M60 de 7,62 mm pour la défense rapprochée du destroyer dans le détroit de Malacca.

Et les capucins ?

Un de nos visiteurs a été étonné que l'on vante les mérites de Mgr Fulton Sheen en le présentant comme le premier téléprédicateur catholique.

Il nous a rappelé le cas du père Mariano, un capucin né à Turin en 1906 et décédé à Rome en 1972. De 1955 à sa mort, il a dirigé le programme « le Courrier de padre Mariano » à la télévision italienne avec un grand succès d'audience. En 1986, le cardinal vicaire de Rome a ouvert sa cause de canonisation laquelle est en bonne voie.

Voici un exemple des programmes du père Mariano.

L'invasion oubliée

Guillaume d'Orange se prépare à envahir l'Angleterre.

Les Anglais n'aiment pas qu'on leur rappelle leurs défaites. Ils concèdent tout juste l'invasion de Guillaume le conquérant mais ils s'empressent d'ajouter qu'il n'y en a pas eu d'autres.

Erreur.

Grave erreur.

L'historien britannique Lisa jardine vient de publier Going Dutch qui rappelle à ses compatriotes qu'il n'est de meilleur moyen de cacher une invasion réussie que de l'exposer en pleine vue en l'appelant d'un autre nom.



Going Dutch

Lisa Jardine

HarperPress, £25

C'est à l'honneur de Tony Rennell du Daily Mail que d'avoir publié une excellente recension de cet ouvrage.

The 1688 invasion of Britain that's been erased from history
The fleet lay stretched out across the English Channel, mainsails billowing under an easterly wind, 20 ships in line abreast and 25 deep, filling the water between Dover and Calais.
Crowds gathered on the white cliffs of the English coast to watch.

But they were not cheering with pride and pleasure - because the display of naval power and military might they were witnessing was not theirs.

This armada was not an English one. It was from Holland and it was about to invade these shores.

Tides of change: William of Orange launched a colossal armada to seize the throne from Catholic King James II

The year was 1688, a crucial one in our island history. The new king, James II, crowned jut three years earlier, was Roman Catholic, putting him at odds with the predominant Protestant faith of his subjects. And dangerously so.

Just a generation or two earlier, another king of England, Charles I, had fallen out with his people, and the result had been Civil War, ending with the monarch's head being chopped off.

Would the country be split in half again after only 40 years of peace? Would this dispute also have to be settled by war? And would James - Charles I's younger son - also have to be lopped off at the neck to save the nation?

The conventional answer to these questions is that the British cleverly saved themselves from a second disaster with a non-violent solution to the problem.

In what became known as the Glorious Revolution, James fled the country rather than fight as his father had done and, William of Orange, the elected ruler of the Dutch Republic and Protestant to his core, was invited to take over the throne.

But a new book by Professor Lisa Jardine, one of our most eminent academics, turns this picture of cosy regime change, handed down to us for the past 300-plus years, on its head.

For the truth is that this transition of power was not a matter of choice.

A warring William was coming, whether he was welcome or not - as that battle fleet massing out in the Channel showed all too clearly.

The Dutch leader had put to sea with 53 warships bristling with 1,700 cannon, a massive amount of firepower.

Behind came hundreds of transport ships carrying an army of 20,000 men, plus horses (7,000 of those), arms and equipment.

Ten fireships loaded with combustible materials were ready to be set ablaze and steered into the ranks of English ships if they dared oppose him.

This was a task force with only one intention - to conquer. No wonder the crowds on the English clifftops were silent.

They were watching the first invasion of this island since 1066.

And - though our history has rarely presented it as such - it was a successful invasion.

The Protestant King William of Orange triumphed over the Catholic forces of King James II on July 12, 1690

William of Orange did what, over the centuries, the Spanish with their armada, Napoleon and Hitler would all, in their time, attempt and fail to achieve - the conquest of Britain.

From early in 1688, he was secretly recruiting battle-hardened soldiers from Protestant armies across Europe and arranging gifts and loans from sympathetic bankers to pay for them.

His cause was two-fold. The first was political - his concern that James II's beliefs were about to bring a switch in Britain's foreign policy.

The French under the Sun King, Louis XIV, were troublesome enough already, but an alliance between potentially Catholic Britain and Catholic France meant William faced a threat from across the Channel, too.

Desperate to stave off the French, he planned his pre- emptive strike to make sure England stayed on side.

His second cause was entirely selfserving. Denied the dignity of being monarch in his republican homeland, his desire was to be king of England. He believed too that, with his connections, it should be his by right.

The English crown was a family affair for him. His wife, Mary, was James II's eldest daughter and, in the absence of sons, heir to the throne.

His marriage alone took William within a heartbeat of the English crown.

But he also had the royal blood of England and Scotland running richly in his own veins.

His mother was James's older sister, the king therefore his uncle and his own wife his cousin.

Given that he was also shrewd, wise and war-like, he could be forgiven for thinking that he was born to be king.

If the chance hadn't come, he would have taken it any way. But events in London gave him the excuse to act. And one event in particular - the birth of a baby boy.

The British tolerated their ageing king's unpopular religious preference in the belief that it would die with him.

On his death, they supposed, the crown would go to Princess Mary, Protestant daughter of his first marriage.

His second marriage - to the Catholic Maria of Modena - had in 15 years produced nothing but miscarriages, still births and deaths in infancy.

But on June 10, 1688, a healthy boy was born, and named James Francis Edward Stuart.

The pregnancy had been a matter of scandal, suspicion and downright disbelief from the time it was announced, not least because it was six years since her last one.

The size of "the Queen's belly" - or, rather, lack of it - was openly discussed and ridiculed.

Princess Anne (the king's other daughter from his first marriage, who was later to become queen) wrote to her sister, Princess Mary, saying that she thought their step-mother had on "a false belly".

The birth, rather than silence the gossiping, only served to intensify it. Palace intrigue, played out in public, reached fever pitch.

James, determined to legitimise the Catholic heir he had always wanted, brought forward 42 witnesses to testify to the Privy Council that the new-born boy was his bona fide son.

But the common assumption was that a live baby had been smuggled into the birthing bed in a warming pan and presented as the Queen's own.

Princess Anne was certain there had been foul play. With her suspicions, she had intended to be a "vigilant observer" of the birth, but had been away from London when the Queen apparently went into labour.

Had the birth been contrived to take place in her absence? To her sister she wrote of her "concern and vexation, for I shall never now be satisfied whether the child be true or false."

But by now, truth or falsity no longer mattered to the outcome. In The Hague, his capital, William of Orange saw that his chance of naturally succeeding to the English throne alongside his wife had been snatched away.

It was time for Plan B.

As the autumn of 1688 turned to winter, he activated his "Grand Design" to invade England. The forces which would carry it out began to muster on land and sea.

His vast invasion fleet set sail on November 1, out into the North Sea and then westwards into the Channel, its progress marked by threatening salutes of cannon fire.

Up on deck, regiments of soldiers stood in full formation, and trumpets and drums played martial music for hours on end in a highly effective display of "shock and awe".

The English ambassador in The Hague, who had picked up not a hint of the preparations, could scarcely believe the news he was now given that the Dutch intention was "an absolute conquest" of England.

The fleet made landfall at Torbay in Devon and troops began disembarking on November 5.

Since William was a master of the dark arts of spin and propaganda, the date was no accident.

It was Bonfire Night for the English, the anniversary of a Protestant triumph over Catholics, the conspirators of the Gunpowder Plot of 1605.

There was no army or militia to offer any resistance, just a few quizzical West Countrymen and women.

William came ashore in pomp under a banner proclaiming "For liberty and the Protestant religion" and made his progress through the countryside to cries of "God bless you", according to his chroniclers.

An old woman offered him a glass of mead. One of his entourage was struck by how all the women smoked pipes of tobacco, "without shame, even the very young, 13-and 14-year-olds".

Two hundred miles away, London was a city of rumours and unrest. It took three days for the news to arrive from Torbay, with the number of ships inflated to 700 and unconvincing excuses being offered for why the Navy had made no attempt to stop them.

The diarist John Evelyn noted his fear that this was "the beginning of sorrow, unless God in His mercy prevent it by some happy reconciliation of all dissensions among us".

Parliament and the court were in a permanent state of panic, made worse by William's painfully slow march from the West Country and the absence of real information.

It was the weather, the rain turning the roads to mud, rather than any active resistance that slowed him down.

Supporters did not flock to join him as he had been promised. But there was no opposition either.

Faced with their first invasion for six centuries (and, as it turned out, their last), the British people were hedging their bets.

Amid this deafening silence from his subjects, the King was powerless. He was suffering from severe nose bleeds, but crucially it was support that was flowing away.

Royal officials stayed at home rather than turn up for their duties. His administration crumbled. He sent his Queen and his baby son away to France.

But he stayed until, on December 17, he was told that an advance party of the elite Dutch Blue Guards had taken up positions in St James's Park.

In the dead of the night they escorted the king out of his own capital to confinement in Rochester Castle in Kent.

The next day, William of Orange, dressed all in white, made his formal, entry into London, welcomed by crowds at last showing enthusiasm.

"You come to redeeme our religion, laws, liberties and lives," they were reported as proclaiming. But the conqueror had taken no chances.

The Coldstream Guards, the Life Guards and all other English regiments had been ordered out of the city, and reluctantly they went.

The streets along which he passed in triumph were lined with Dutch soldiers.

King James avoided the fate of his father, Charles I, of being put on trial and humiliated.

A week later, his Dutch jailers looked the other way and friends smuggled him to France, were he lived in resentful exile for the rest of his life.

His place on the throne was taken by his daughter, Princess Mary, and her husband, William, in a joint monarchy.

London remained under military occupation for a further 15 months, and the presence of large numbers of heavily armed foreign troops on the streets caused some disquiet among the populace.

What was "this poore nation reduc'd to", the diarist John Evelyn asked in anguish.

But though he and others wrung their hands, they did not reach for their arms.

There was no wish to fight. The scars of the Civil War were too recent to risk another.

Rather than resist, the British people swallowed their pride and settled for a peaceful regime change.

They quickly came to accept and even love it, swayed by William's spin doctors, whose pamphlets smoothed over the constitutional wrinkles of what had in effect been a coup d'etat and converted a military conquest into the "Glorious Revolution" in defence of ancient freedoms.

It was the "spun" version of events that prevailed. A silence descended over the Dutch occupation of London, and pretty soon after, in the words of historian Jonathan Israel, "the whole business came to seem so improbable that by common consent, scholarly and popular, it was simply erased from the record".

This acquiescence to a foreignborn prince seizing the throne, was helped, Professor Jardine argues, because Britain and Holland had for many years shared a common cultural heritage.

In arts and architecture, science and technology, the two countries had become close, their bond sealed by their shared Protestant faith.

Hence, the invasion of one by the other did not seem so radical and dangerous. It was not as if the dreaded French or Spanish had taken over.

In the aftermath of the Dutch conquest, that cross-fertilisation increased but as very much a one-way traffic.

Dutch talent flowed into England, its effects still to be seen in painting, buildings and in the formal gardens that were a speciality of the Netherlands.

The incomers also brought banking methods that transformed London as a commercial centre.

The result was that Britain boomed, becoming a rich and powerful nation after 1688, while the Netherlands remained a European backwater.

It caused resentment in Holland that, in Jardine's words, their glory had been "plundered" by the British.

And, indeed, the enduring Dutch influence on the culture of this country has been remarkable.

Sadly it is not the whole story. Not all of the habits that the Dutch brought to Britain were beneficial. Their national drink, gin, very quickly outstripped beer.

Within half a century, half of the 15,000 watering holes in Georgian London were dens dispensing cheap and lethally strong "mother's ruin". The social consequences were catastrophic.

It is a curious footnote in the Dutch conquest of Britain 320 years ago - an invasion that, according to our history, never really happened - that one of its unintended imports was the curse of binge-drinking.